Membre de la French Fab, la société d’ingénierie créée en 1992 par Philippe Marchal, qui demeure son principal actionnaire, est le spécialiste en isolation thermique des pipelines. Son process permet de transporter en toute sécurité et à température constante des fluides énergétiques, depuis le pétrole et le gaz jusqu’à l’hydrogène, le CO2 liquéfié et GNL, qui pour rester à l’état liquide doit être maintenu à – 160°C dans des enveloppes cryogéniques avec un minimum d’évaporation.
Implantée depuis 2008 sur 5,5 ha à proximité du canal de Caen à la Mer – « une localisation particulièrement adaptée à notre activité technique et industrielle », souligne volontiers Ludovic Villatte, PDG d’ITP – elle y fabrique des kilomètres de tubes destinés à l’exportation pour le compte des grandes majors internationales pétrolières et gazières.
Cette activité de niche génératrice d’un trafic maritime conventionnel à haute valeur ajoutée de l’ordre de 15 000 t/an à l’exportation figure parmi les pépites du port de Caen-Ouistreham.
Trafic de spécialité
« Jusqu’alors, nous avions un bail précaire. Sur un marché cyclique où notre atout est la réactivité et la flexibilité avec des productions à la carte, l’obtention de cette AOT conforte notre position aux yeux de nos clients internationaux », estime Vincent Lefèvre, directeur du site de Ranville.
Cet ancrage renforcé va se matérialiser d’ici à 2025 par une extension de son emprise foncière entre l’usine et le canal moyennant un investissement de l’ordre de 10 M€, en partie subventionné par l’Agence de services et de paiement du Pays de la Loire et de l’Agence de développement de Normandie.
Les tubes de 24 et 36 m de long y seront manutentionnés au moyen de chariots sur rails pour être directement chargés sur une barge qui les acheminera vers le quai de Blainville-sur-Orne en amont, évitant ainsi un brouettage par camions. Actuellement, les pipelines assemblés à Ranville sont transportés par route jusqu’au port de Blainville-sur-Orne, à 3 km.
L’ensemble devrait être opérationnel d’ici le deuxième trimestre 2024. La PME (60 personnes), dont le siège est à Louveciennes en région parisienne, vient de réaliser 3,5 km de pipeline à Singapour et travaille actuellement sur un projet de 40 km pour l’Afrique de l’Ouest tandis qu’elle doit livrer, mais en en conteneurs cette fois, 4 km de tubes de 1 m de diamètre aux États-Unis. Un trafic d’une centaine de boîtes pour l’établissement portuaire normand.