La Rochelle: stabilité en trompe-l’œil

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Le trafic de céréales, locomotive de l’activité du Grand port maritime, est à l’avenant de la mauvaise moisson de 2020. Belle prestation en revanche pour d’autres trafics qui, en raison de la congestion portuaire et de la pénurie de conteneurs, sont revenus aux fiables navires conventionnels qui privilégient en principe les ports de proximité.

Stabilité? C’est ce que semblent indiquer les 8,8 Mt qu’a traitées le port de La Rochelle et son infime baisse de 0,9 % par rapport à 2020. La réalité est toute autre, avec un début d’année laborieux et des flux en dents de scie. « On n’avait jamais connu pareille période de turbulences », assure même Michel Puyrazat, le président du directoire.

Les céréales, qui constituent la locomotive de l’activité du Grand port maritime, sont à l’avenant. Trop de pluies ou pas assez et c’est l’ensemble des trafics qui s’en ressentent. Les piètres moissons de 2020 avaient déjà fait reculer les volumes sur les derniers mois de l’année et ont encore fait des vagues sur les six premiers de 2021. Le trafic est en repli de 13 %. Au total, 3,2 Mt ont quitté les quais vers l’Afrique de l’Ouest et du Nord et l’Asie.

Belle prestation en revanche des produits du BTP (1,1 Mt) et forestiers (572 000 t), les premiers dopés (+ 23 %) par la reprise du secteur, les seconds (+ 12,1 %) pour deux raisons. Côté papier, la filière sort de quelques années de restructuration et la papeterie de Condat en Dordogne, importante cliente du port, a rouvert après 18 mois de fermeture. Pour les autres produits forestiers, notamment les sciages, la congestion portuaire si durement vécue ailleurs profite au port rochelais.

Retour au conventionnel

Las de devoir attendre que les conteneurs de bois soient enfin débarqués et acheminés, les importateurs, agacés par les surcoûts que généraient ces attentes, sont revenus au bon vieux conventionnel. Des importateurs de l’hinterland ont ainsi délaissé les ports du nord pour renouer avec celui de proximité. La progression la plus marquée est celle des « autres marchandises », en l’occurrence des pieux d’éoliennes pour le champ offshore de Saint-Nazaire. Le trafic de ces « autres » a presque doublé pour atteindre 289 000 t. Les acteurs portuaires ont eux aussi connu des à-coups. Ça a été le cas d’AMLP, filiale de Maritime Kuhn, accusé par certains de ses clients de favoriser le trafic d’éoliennes à leur détriment. La réponse a été l’embauche de dockers supplémentaires par le manutentionnaire et l’achat par EVA, filiale de Maritime Kuhn et de Sica Atlantique, d’une grue Liebherr de 208 t de capacité, pour un investissement de 4 M€. Une deuxième grue est annoncée pour les tout prochains mois qui prendra place sur le môle d’escale.

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