Avec le double choc de l’offre et de la demande, la congestion portuaire s’est imposée parmi les nouveaux déterminants des taux de fret. Principal baromètre du désordre, l’écheveau portuaire de la côte Ouest-américaine. L’administration Biden y a manié avec un certain talent la carotte et le bâton à l’encontre des transporteurs maritimes et des autorités portuaires. Mais la méthode s’est avérée faillible. Le fonctionnement en continu ou l’amende « cash machine » sur les conteneurs se sont résumés à des incantations. Seul Long Beach testera finalement le dispositif non-stop, qui suppose de longues négociations préalables avec les partenaires sociaux sur une nouvelle organisation du travail. Quant à l’imposition de tout conteneur non évacué dans les temps indiqués, elle sera reportée à quatre reprises. Toutefois, la seule menace a opéré. Le nombre de boîtes s’est résorbé de 20 % en quinze jours tout en restant à des niveaux ubuesques. Début décembre, le fournisseur de données Marine Exchange of Southern California pointait 40 porte-conteneurs en attente d’un poste d’amarrage dans un rayon de 65 km de la baie de San Pedro, 56 autres plus loin en mer et 31 à quai, ce qui porte l’ensemble à 127. Ainsi, loin de se résorber, le nombre total de porte-conteneurs à quai ou en attente était en hausse de 25 % par rapport à début novembre, de 41 % par rapport à début octobre et de 79 % par rapport à début septembre.
Rétrospective 2021 et perspectives 2022
Le désordre portuaire
Article réservé aux abonnés