Le trafic passagers a chuté de 73 % ces dix dernières années et la spirale baissière pourrait se poursuivre si la métropole de Nice Côte d’Azur exécutait son projet de taxation des véhicules embarqués sur les ferries.
La perte de chiffre d’affaires de 80 % de la station de pilotage résume à elle seule la terrible année 2020 vécue sur le port de Nice. La solidarité entre les stations a permis à celle de Nice d’échapper au naufrage. Mais pour combien de temps? Après une année quasi nulle, le port a renoué avec l’activité à compter de juin 2021 avec une reprise des rotations de ferries vers Bastia. « En juillet, nous avons transporté autant de passagers sur Bastia que le port de Toulon », commente Nicolas Plumion, président de la station de pilotage de Nice et président de l’Union maritime départementale. Et de préciser qu’en 2021, le ferry a généré 5,4 M€ de retombées directes et indirectes à Nice.
Taxe de 60 €
Cette reprise devrait permettre de terminer l’année 2021 avec 270 000 passagers contre 415 000 en 2019. Il y a dix ans, Nice comptabilisait plus d’un million de passagers. L’activité est dans le collimateur des associations de riverains qui en dénoncent les effets sur la qualité de l’air. Ces riverains ont trouvé une écoute auprès du maire de Nice Christian Estrosi, également à la tête de la métropole qui, avec son projet de taxer 60 € chaque véhicule embarquant ou débarquant à Nice, pourrait définitivement faire chavirer l’activité et pousser Corsica Ferries à se replier sur Toulon.
C’est paradoxalement pour ces mêmes raisons environnementales que Nice bénéficie depuis 2021 d’une vingtaine de paquebots détournés de Monaco. Le prince ayant décidé de bouter les navires hors du rocher en automne et en hiver et de limiter l’accès au printemps et à l’été aux unités de moins de 250 m et 1 250 passagers.
Le trafic de marchandises sur Nice se résume aux expéditions de ciments de Vicat et Lafarge Holcim, qui ont généré en 2021 140 escales des vraquiers Capo Cinto et Capo Nero. Le fret s’apprête à traverser également une crise majeure avec la fermeture de la cimenterie de Contes en fin d’année. Une activité qui représentait 36 escales à l’année et un trafic de 70 000 t vers la Corse. En 2022, seul Vicat devrait poursuivre ses expéditions vers Imperia en Italie et vers l’Afrique de l’Ouest.