Rotterdam retrouve toute sa puissance

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Sur les neuf premiers mois de l’année, le leader portuaire européen a traité 350,1 Mt, en hausse de 8,6 % par rapport à 2020. Rotterdam, en transition énergétique axée sur l’hydrogène et la capture de CO2, doit actuellement sa dynamique au charbon…

Le premier port de la rangée nord-européenne avait nettement redressé le cap au premier semestre après avoir été bien plus secoué en 2020 que son challenger Anvers. Sa dynamique se trouve confortée à l’issue des neuf premiers mois, dernières données communiquées par le port néerlandais.

Rotterdam totalise ainsi 350,1 Mt fin septembre sur l’ensemble de l’année (+ 8,6 % par rapport à 2020). Les tendances semestrielles se confirment en cette fin d’année. Parmi les grands gagnants des trafics: le charbon (+ 48,4 % par rapport aux trois premiers trimestres de l’année 2020), le minerai de fer (+ 42 %), la biomasse (+ 18,7 %) et les produits pétroliers (+ 13,5 %). Les seules baisses concernent les vracs agricoles (– 12,8 %) et le GNL (– 1,8 %).

Porté par le charbon et le minerai de fer, le vrac sec a ainsi augmenté de plus de 27 % par rapport aux neufs premiers mois de 2020. La reprise de la production d’acier a dopé la demande de minerai de fer et de ferraille. Les trafics de coke pour les hauts fourneaux ont été en conséquence plus élevés.

La demande de charbon énergétique pour la production d’électricité a également été beaucoup plus importante, tirée par la reprise de l’économie mais aussi par la production décevante d’électricité d’origine éolienne et par un gaz rare et cher. Le gaz naturel et le charbon sont en concurrence pour la production d’électricité. Le charbon est actuellement plus compétitif.

« Le volume d’agribulk est resté au même niveau que l’année dernière, alors que c’était précisément le seul type de vrac sec qui avait alors augmenté. À l’époque, la demande de produits agricoles était inhabituellement élevée en raison de la crainte d’une pénurie de stocks. Les arrivages du dernier trimestre ont donc été inférieurs à ceux de la précédente saison », décrypte le port pour justifier les difficultés du segment.

Vracs liquides en progrès

Rotterdam reste d’abord et avant tout un port pétrolier où le brut représente encore 50 % de la catégorie des vracs liquides. Le segment le plus important en termes de tonnage a encore augmenté de 6,4 % par rapport à la même période de l’année dernière pour atteindre 152,1 Mt. Il a été tiré par les volumes de pétrole brut (+ 3 Mt) et de produits pétroliers (+ 5,7 Mt). Ce qui, nonobstant l’effet de base d’une année 2020 faible, peut interroger au regard de la déprime des marchés pétroliers. « Dans le cas du pétrole, les marges ont été meilleures pour les raffineurs au cours des dernières semaines. Les volumes de raffinage aux Pays-Bas aux deuxième et troisième trimestres ont été supérieurs. En ce qui concerne les produits pétroliers, les principaux moteurs de la croissance ont été le fuel, le gazole et le naphta », répond la direction portuaire.

À noter que les importations de gazole/diesel ont diminué alors que les exportations ont augmenté, tirées par la demande des États-Unis, en partie à cause des vagues de froid dans le pays. Au sein de la catégorie, le GNL, qui avait dévissé de 4,7 % au premier semestre, reste en zone grise.

Dans les ports du range nord-européen, le roulier est un segment qui attire l’attention notamment pour y déceler les éventuels impacts du Brexit. « Il n’a été apparent que dans les premiers mois de l’année en raison des niveaux de stock élevés, » estime l’autorité portuaire.« Au deuxième et troisième trimestre de l’année, la demande du Royaume-Uni a été élevée et les volumes étaient à nouveau supérieurs aux niveaux pré-Brexit et avant Covid. » Les flux du ro-ro ont ainsi augmenté de 5,2 % par rapport à 2020.

Baisse du poids des conteneurs pleins

Au cours des neuf premiers mois l’année, le conteneur a progressé de 7,8 % en EVP et de 4 % en tonnes. L’écart de trajectoire entre les deux s’est accru. Le traitement des conteneurs vides a eu un effet mineur. La forte baisse du poids moyen des conteneurs pleins explique à elle seule la situation. « Les prix du transport ont fortement augmenté. De facto, le transport de marchandises relativement lourdes et de faible valeur a diminué. Cet effet a été le plus fort dans le cas des conteneurs d’exportation, mais il a également été observé dans les importations », explique le port néerlandais.

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