Le plus grand gestionnaire d’un fonds de pension canadien ne pourra peut-être pas acquérir, comme il en avait l’intention, le principal opérateur portuaire américain qui gère des terminaux dans 33 ports aux États-Unis. La Federal Maritime Commission (FMC), autorité de régulation américaine, a exprimé de vives réticences.
Début octobre, l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada, Investissements RPC, actionnaire minoritaire de Ports America depuis 2014, avait annoncé avoir conclu avec l’actuel actionnaire, le fonds d’investissement Oaktree Capital Management, un accord d’acquisition de Ports America. Une transaction à 4 Md$ pour un ensemble de terminaux totalisant 13,4 MEVP, 2,5 millions de véhicules et 1,7 million de croisiéristes. Dans cette corbeille, des infrastructures à Los Angeles, New York-New Jersey, Savannah ou encore Houston.
Non sans surprise, la FMC a exprimé ses réticences à voir des actifs stratégiques tels que les ports passer sous le contrôle d’intérêts non américains. Quand bien même il implique un partenaire commercial et voisin comme le Canada.
L’autorité de régulation du transport maritime l’a fait savoir à la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, préconisant « un examen approfondi » par le Comité des investissements étrangers aux États-Unis.
En 2006, l’opérateur émirati DP World avait été débouté dans sa tentative d’acquisition des opérations nord-américaines de P&O Ports. Un vote du Congrès américain visant à bloquer l’achat a d’ailleurs abouti à la création de Ports America. « Les actifs de la chaîne d’approvisionnement ont un impact direct sur notre économie nationale et notre sécurité nationale. Ils ne devraient pas être traités comme une ressource ordinaire à vendre à quiconque peut payer le prix le plus élevé », rappellent les régulateurs. Selon les plans initiaux, l’acquisition devait être finalisée avant la fin de 2021.