D’un trafic à l’autre, les résultats sont contrastés à l’issue des neuf premiers mois de 2021. Malgré cela, le bilan du port de Brest est globalement positif. Ainsi sur les conteneurs, le printemps a été difficile et a plombé les résultats. Les volumes sont en chute de 29 % soit 6 660 boîtes en moins. Si un retour à la normale semble se dessiner, la filière pourrait à nouveau être hypothéquée par les difficiles relations diplomatiques avec l’Algérie, important importateur de semences de pommes de terre et de poudre de lait.
Même flottement sur les trafics clé du port du Ponant que sont les hydrocarbures et le gaz liquéfié, et les matières premières agricoles, solides ou liquides. Là, les tendances sont diverses. Soja, colza et tournesol, en graines ou sous forme de tourteaux, ont totalisé 543 000 t et accusent une baisse de 3 %, tandis que que les exportations d’huiles de soja et colza augmentent quant à elles de 15 % à plus de 76 000 t.
Malgré un hiver plutôt doux, les hydrocarbures et le gaz liquéfié affichent une augmentation de 11 % à 656 000 t. Autre satisfaction pour les gestionnaires du port brestois, la croissance des vracs non agricoles, qui comprennent sables, ferrailles, bois broyé et CSR (combustibles solides de récupération). Le bois broyé qui sera utilisé dans des chaufferies suédoises passe de 17 000 à 26 500 t, soit un gain de 55 %.
Réparation de paquebots en forme
Les ferrailles à destination de fonderies de Dunkerque, d’Espagne et de Turquie atteignent près de 180 000 t, en hausse de 41 % par rapport aux neuf premiers mois de 2020. Même forte progression pour les sables qui enregistrent un trafic de 255 000 t, avec une croissance de 43 %. Les vracs réalisent ainsi un beau tir groupé en consolidant 512 000 t. Seul bémol dans les vracs, les ciments connaissent un tassement et passent de 50 000 à 37 000 t et la pierre ponce broyée perd 1700 t. Dans les marchandises diverses, le port a commencé à manutentionner les structures métalliques des futures éoliennes de la baie de Saint-Brieuc, mais ce nouveau trafic ne permet pas encore de compenser l’activité perdue sur les colis lourds destinés à la centrale au gaz de Landivisiau. Enfin, l’activité croisière est toujours meurtrie, limitée à seulement six escales. Mais la situation a en revanche profité aux cales brestoises qui ont vu défiler une série de paquebots, profitant de la mise à l’arrêt forcée pour effectuer leurs travaux d’entretien en amont de la reprise. Le chantier Damen a aussi accueilli la série de méthaniers du consortium Teekay-Yamal, venus effectuer leur arrêt technique à Brest. Une vitrine de l’expertise en terme de démontration de son savoir-faire au regard de la sophistication de ces navires configurés pour briser la glace en Antarctique.