Au terme des trois premiers trimestres de l’année, le trafic portuaire rouennais ressort en baisse de 10 % à 15,28 Mt. Par manque d’offre au premier semestre, les exportations de céréales totalisent « seulement » 5,45 Mt (– 23,2 %), soit 1,5 Mt de moins qu’en 2020.
Du coup, l’ensemble des vracs solides doit concéder 15,8 % pour s’établir à 8,3 Mt en dépit de la belle tenue des agrégats à 656 000 t (+ 14,3 %). En revanche, les importations de charbon s’effacent de moitié, à 44 000 t.
Déception aussi pour les vracs liquides qui trébuchent à 6,1 Mt (– 5,3 %) dont moins de 3,98 Mt pour les produits raffinés (– 7,5 %). Mais ce trafic, affecté par la conjoncture déprimée du pétrole, devrait retrouver des couleurs avec la modernisation du terminal Rubis qui, grâce au programme de modernisation des accès maritimes du port, peut désormais accueillir des LR1, navires de produits pétroliers d’une capacité de 53 500 t et jusqu’à 230 m de long.
Les marchandises diverses offrent une consolation. Bénéficiant au printemps de l’engorgement sur les terminaux havrais, les installations rouennaises de Haropa Port ont traité 371 000 t de fret conteneurisé (+ 3,2 %) et un nombre de boîtes stable autour de 50 000 EVP.
Le conventionnel (produits métallurgiques, papetiers et forestiers) fait encore mieux avec 516 000 t au compteur (+ 7 %) grâce à la vitalité du cabotage.
Pulvérisée l’an passé, la croisière est encore à quai manifestement. L’activité est dérisoire, avec cinq paquebots totalisant 1 278 passagers.
Record de tirant d’eau
Au cours des neuf premiers mois de l’année, le port des rives de la Seine aura enregistré deux beaux records nautiques. Fin janvier, le vraquier Andros quittait le terminal Senalia de Grand-Couronne avec un chargement de 56 700 t d’orge à destination de la Chine. En mars, le Northem Power de CMA CGM (4 700 EVP) devenait le plus long porte-conteneurs (264 m) accueilli par le port.
Les deux illustrent la nouvelle capacité nautique du port rouennais à l’issue de quatre ans de travaux (2012-2019) au cours desquels le chenal de navigation a été approfondi en aval puis amont. Les points hauts ont été arasés pour gagner 1 m de profondeur. Les navires présentant jusqu’à 11,3 m de tirant d’eau peuvent désormais charger à Rouen, le record en la matière étant ainsi détenu par le Andros, à 11,4 m.
Côté services aux navires, Rouen a reçu son nouveau dock flottant qui entrera en service à l’été 2022 et Thomas Services Maritimes a mis en service deux nouveaux remorqueurs construits par Damen.
Autre motif de satisfaction pour les portuaires rouennais, le pilotage de la Seine a conduit quelque 2 500 navires vers les terminaux du port en année glissante à fin octobre. Un chiffre en progression de 1,5 %.