À fin septembre 2021, les tonnages de Bordeaux dépassaient de 220 000 t ceux de la même période il y a un an. « Nous rattrapons la moitié de ce que nous avions perdu en 2020 », souligne Jean-Frédéric Laurent, président du directoire du Grand Port maritime de Bordeaux. En 2020, le Port de Bordeaux avait accusé un repli de 11 % de l’ensemble de ses trafics. En 2021, la reprise est au rendez-vous tant sur les exports (+ 8 %) que sur les imports (+ 3 %). Ce sont plus spécifiquement les vracs liquides (3,3 Mt, + 5 %), qui permettent de redresser la barre. Les hydrocarbures (2,6 Mt), stables à l’import, enregistrent ainsi un rebond significatif de 26 % pour les exports de bruts et de raffinés. Les entrées de produits chimiques, en hausse de 12,5 %, retrouvent le niveau de 2019.
Deuxième tonnage clef de Bordeaux après les produits pétroliers, les céréales pâtissent, comme pour la plupart des ports céréaliers français, de la mauvaise campagne: ici, elle s’est traduite par un recul de 34 % en 2021, soit un manque à gagner de 170 000 t, que la seconde partie de campagne aura sans doute du mal à compenser. De fortes variations, liées aux contrats d’approvisionnement, ressortent en parallèle dans le secteur de l’alimentation animale, avec des pertes en entrées de 39 % (– 142 000 t), notamment sur les graines oléagineuses, contrebalancées cependant par des sorties en hausse de ce dernier produit.
Des vracs liés à l’économie circulaire
« Une autre tendance est le développement de petits vracs liés à l’économie circulaire, avec par exemple les exports de ferraille, suite à l’arrivée de Sirmet en 2020, qui gagnent plus de 100 % », ajoute Jean-Frédéric Laurent, « sans compter les hausses sur le papier/carton, les pneus broyés…, résultant des filières de recyclage en train de se structurer ».
Sous l’effet du rattrapage des chantiers, les matériaux ou minéraux bruts liés à la construction et au BTP témoignent d’un fort dynamisme. Les tonnages à l’import du ciment, du bitume, du clinker et des granulats s’envolent de 93 % (+ 165 000 t). En revanche, le bois, depuis le départ d’ISB, poursuit sa décrue, celle-ci structurelle et non pas liée au contexte actuel de pénurie de certains matériaux.
Si le trafic conteneur a repris (+ 5 %) – soit près de 20 000 EVP pleins et vides réalisés à fin septembre – il n’est pas dans les clous de ce qui était projeté cette année. La désorganisation des hubs à l’échelle mondiale est un contretemps.
Quant au trafic passagers fourni par la croisière, seul un tiers de l’activité habituelle a été réalisé, soit une vingtaine d’escales. « En revanche, les réservations sur 2022 et 2023 prévoient une soixantaine d’escales par an », ajoute le président du directoire. « Le rythme aura alors repris normalement. » signifie-t-il.