La Rochelle profite de la congestion mondiale

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À l’inverse des grands ports à conteneurs malmenés par la congestion portuaire, La Rochelle, habituellement peu concerné par cette activité, tire son épingle du jeu. Certains de ses trafics en sortent dopés.

Au début de l’été, certains importateurs ont commencé par râler parce qu’ils estimaient que les services de manutention les négligeaient. Principal accusé de ce soudain ostracisme: le champ éolien offshore de Saint-Nazaire pour lequel La Rochelle sert de base arrière. C’est là que sont déchargés et stockés les pieux des immenses éoliennes. Leur arrivée massive sur les quais de l’anse Saint-Marc a certes accru le travail des dockers, mais le problème était autre.

« L’activité est montée en flèche sur le port de La Rochelle avec une augmentation des volumes importés », explique Emilien Mafféis, directeur d’AMLP, Agence maritime de La Pallice, filiale de Maritime Kuhn. « Nous sommes rapidement parvenus à réguler les flux, grâce notamment à un retour à des effectifs au complet, alors qu’ils avaient été touchés par le Covid ce qui avait perturbé l’organisation. » En plus, onze nouveaux dockers ont été recrutés en juin pour renforcer les équipes en place et faire face à ces nouveaux trafics.

Les produits forestiers dopés

En effet, alors que le Grand Port maritime de La Rochelle est habituellement peu concerné par le conteneur, la congestion mondiale sur ce créneau a tout de même eu des répercussions sur son activité. « Nous avons clairement senti le manque de boîtes, »indique encore Emilien Mafféis. « On a vu des marchandises, qui arrivaient auparavant dans l’hinterland par conteneurs depuis d’autres ports, revenir à La Rochelle en conventionnel. » Il s’agit surtout de bois et de pâte à papier. Les produits forestiers connaissent une hausse de 10,2 % par rapport à 2020 pour atteindre fin septembre 435 000 t. L’essor est particulièrement marqué en août et septembre où les volumes ont quasiment doublé.

La reprise économique a elle aussi des effets sur les trafics. Les produits du BTP enregistrent une progression de 30,1 %, à 881 000 t fin septembre. Sur les vracs agricoles, l’activité est plutôt maussade avec 10,3 % de trafic en moins. Mais cette baisse est surtout due aux engrais, alors que les produits destinés à l’alimentation animale, eux, sont en progression de 6 %.

Bond remarquable des diverses

In fine, le trafic qui enregistre la plus forte croissance est celui des marchandises diverses, avec un bond remarquable des produits métalliques qui en un an passent de 52 000 à 145 000 t. Les colis lourds également, du fait du trafic d’éoliennes offshore, augmentent nettement.

Seule ombre au tableau, les céréales. La mauvaise récolte 2020 s’est reflétée dans les trafics du second semestre 2020 et, inéluctablement, sur ceux du premier semestre de cette année. Fin juin, les exportations atteignaient péniblement 1,3 Mt, soit à peine plus de la moitié des 2,4 Mt chargées sur la même période de l’année précédente. Avec les dernières moissons, le trafic a cependant repris des couleurs. Sur les seuls mois de juillet à septembre, il pèse presque autant que sur les six mois précédents, avec 1,2 Mt.

Trafics grands ports maritimes 2021

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