Les trois ports de l’axe Seine fusionnés ont soldé les neuf premiers mois de l’année sur une progression du trafic global de 10 % par rapport à 2020, à 61,2 Mt. Si la comparaison avec 2020 est flatteuse, celle avec le trafic moyen des cinq dernières années douche quelque peu l’enthousiasme. Bien qu’en forte reprise, Haropa Port reste en repli de 11 % par rapport aux précédentes années.
« La principale explication vient de la baisse d’activité sur le pétrole brut », analyse Laurent Foloppe, directeur commercial et marketing chez Haropa Port. « À fin septembre, le trafic porte sur 10,8 Mt, soit 42 % de moins que la moyenne sur cinq ans. » Cette année, la raffinerie de Gonfreville n’a redémarré qu’en juillet après avoir été fermée pour raisons techniques. Et en mars, c’est celle de Grandpuits qui était à l’arrêt. Cette baisse du trafic de pétrole brut est un des effets de la transition énergétique.
Moins de pétrole, plus de BTP
L’ensemble portuaire enregistre également une baisse sur les produits raffinés avec 12,7 Mt à fin septembre, soit 7 % de moins que la moyenne des cinq dernières années et 2 % par rapport à 2020.
Les flux de kérosène restent en deçà de leur jauge d’avant-Covid, du fait de la reprise très partielle du trafic aérien.
Pour les céréales, l’effet de base opère également mais de façon inversée par rapport aux autres trafics. Haropa Port a connu une année record en 2020 avec un trafic de 10 Mt sur Rouen. 2021 n’en apparaît plus que plus fade. À fin septembre, 5,45 Mt avaient été traitées, marquant un repli de 23 % par rapport à l’année dernière mais de seulement 4 % comparé aux cinq années précédentes. « Sur la campagne qui a démarré en juillet, la météo a affecté les récoltes. Mais les sorties d’août et septembre ont été très bonnes. L’orge est repartie très fort avec des exportations vers la Chine, notre premier client. Nous devrions finalement atteindre cette année un trafic de 7,5 Mt. »
Dans la catégorie des vracs solides, les agrégats se portent bien également, avec 1,81 Mt traitées à fin septembre, soit 77 % de mieux par rapport aux cinq dernières années et en hausse de 18 % par rapport à 2020. La filière est portée par les grands projets du BTP sur l’axe Seine, notamment en lien avec les JO. La dynamique, qui profite surtout au trafic fluvial et au port de Paris, devrait se poursuivre.
92 escales de plus
Mais c’est l’activité conteneur qui permet à Haropa Port d’enregistrer cette année sa meilleure performance. À fin septembre, le trafic s’est élevé à 2,235 MEVP. Tous les conteneurs sont concernés par la dynamique, « les pleins et les vides ainsi que les boîtes en transbordement », ajoute Laurent Foloppe. Le trafic conteneurs est en augmentation de 6 % par rapport à la période 2015-2019 et de 31 % par rapport à 2020, et ce aussi bien à l’import qu’à l’export. À 600 600 EVP, les volumes en transbordement ont été multipliés par deux (+ 17 % par rapport aux cinq dernières années).
Dans une conjoncture bousculée par une reprise économique plus rapide que prévue et marquée par la congestion des ports nord-européens, Le Havre a pu attirer 92 escales supplémentaires cette année. « C’est un record aussi bien en termes de traitement des flux que d’escales. Alors que les ports du monde entier subissent la congestion, ce n’est pas véritablement le cas chez nous. Il n’y a quasiment pas d’attente en rade, les terminaux tournent à plein et nous nous sommes organisés pour évacuer. » Haropa Port est bien parti pour franchir le cap des 3 MEVP.
Malgré un marché automobile mondial en baisse, le terminal roulier du Havre a traité 218 810 véhicules, un trafic quasiment équivalent à celui de 2019 et en progression de 4 % par rapport aux cinq dernières années. La barre des 300 000 véhicules pourrait même être franchie en fin d’année.
Quant au trafic fluvial, il affiche une forme éblouissante avec 92 000 EVP enregistrés sur le terminal multimodal du Havre.