L’ostracisme portuaire ne fait pas que des exclus. Anvers et Rotterdam mis au ban en Europe, les regards se tournent vers des ports plus petits comme Zeebrugge ou Wilhelmshaven. Ce dernier (2,7 MEVP en capacité) prend sa revanche sur Hambourg et s’affirme en escale phare dans le réseau intra-européen de plusieurs compagnies. Avec Liverpool, il devient par exemple le nouveau hub de transbordement de MSC. Les deux suppléants pallient les défaillances du MSC PSA (MPET) à Anvers.
Ailleurs, sur le front portuaire le plus encombré du monde, aux États-Unis, l’opération consiste à éviter Los Angeles et Long Beach, où le temps d’attente au large le plus long enregistré est de 27 jours. Mais la congestion a gagné du terrain. Seattle et Tacoma connaissent une véritable recrudescence du trafic maritime à leur tour. Si bien que les compagnies regardent ailleurs. CMA CGM a annoncé la suspension des escales à Savannah alors qu’une trentaine de navires attendaient au mouillage avec huit à dix jours de délais pour accoster. Avec ses 4,6 MEVP, le port de l’État de Géorgie est la deuxième porte d’entrée pour les conteneurs sur la côte Est américaine, derrière les ports siamois de New York et Newark (7,6 MEVP). Les navires du transporteur français opérés dans le cadre du service Amerigo, qui relie la Méditerranée occidentale et la côte est-américaine, accostent du coup à Charleston en Caroline du Sud.
Le service Atlantic Loop 3 d’Hapag-Lloyd a également fait le choix d’éviter Savannah pendant un temps pour lui préférer Jacksonville, à 240 km du port géorgien. « Ici, aucun porte-conteneurs n’attend actuellement au mouillage », a réagi le port de Floride, en chantier pour pouvoir traiter de plus grands navires. Avec ses 1,27 MEVP (année fiscale du 1er octobre au 30 septembre), Hapag-Lloyd a en outre fait le choix de limiter son service à trois ports (Anvers, Hambourg et Londres) avant de connecter directement l’Est américain avec Charleston, Jacksonville et Norfolk.
