Les opérateurs de transport combiné vont continuer à jouer un rôle central dans le développement du transport multimodal ferroviaire et fluvial dans les ports en France. Ils sont plusieurs à vouloir y étoffer leurs offres. Naviland Cargo, une marque du pôle Rail Logistics Europe du groupe SNCF, prévoit ainsi de faire passer rapidement de 10 à 12 le nombre de rotations hebdomadaires de sa navette ferroviaire entre Lyon et Fos-sur-Mer (il en sera de même plus tard dans l’année avec celle reliant Le Havre à Bordeaux, via Paris). « Nous sommes arrivés à saturation sur cet axe en raison d’une forte demande », explique Éric Champeyrol, directeur général de Naviland Cargo. « Les produits en import sur Fos-sur-Mer sont généralement destinés à irriguer une zone de chalandise qui peut aller jusqu’à Dijon, en Bourgogne-Franche-Comté, et Toulouse, en Occitanie. L’hinterland des grands ports maritimes français se répartit globalement de part et d’autre d’une ligne allant de Dijon à Bordeaux. »
Du côté de Contargo, autre opérateur de transport combiné spécialiste des conteneurs maritimes, il va s’agir dans les prochains mois de proposer de nouvelles liaisons depuis son terminal fluvial à conteneurs de Bruay-sur-l’Escaut, près de Valenciennes. Celui-ci autorise des liaisons avec le port intérieur allemand de Duisbourg et les ports d’Anvers et de Rotterdam.
« Depuis que nous avons décroché une délégation de service public sur ce site, son trafic a été multiplié par deux », souligne Gilbert Bredel, le président de Contargo North France. « Nous y sommes parvenus en proposant des offres qui correspondent au marché, comme le démontre la réception en début d’année d’une quarantaine de conteneurs maritimes de 40 pieds en provenance de Chine. Ceux-ci avaient d’abord transité par voie ferroviaire entre la Chine et Duisbourg, en Allemagne. De là, ils avaient été chargés sur une barge fluviale pour être acheminés vers notre site de Bruay-sur-l’Escaut. Cette opération nous a permis de constater un chaînon manquant entre les trains arrivant de Chine à Duisbourg et le nord de la France. »
Partenariat franco-suisse
Fort de ce constat, l’entreprise va aussi chercher à sceller des partenariats avec d’autres opérateurs, un peu à l’instar de ce que vient de réaliser T3M. Cet opérateur de transport combiné du groupe Open Modal a signé récemment un partenariat avec son pendant suisse Hupac, afin de pouvoir connecter les réseaux des deux entreprises entre la France et l’Italie.
Depuis le début de l’année, la navette ferroviaire de T3M entre Paris et la ville italienne de Novara peut être prolongée avec celles assurées par son partenaire connectant Novara à Pescara et Bari (centre et sud de l’Italie). « Nous pourrions dupliquer ce type de partenariat pour pouvoir desservir les grands ports du Range Nord-européen », relève Jean-Claude Brunier, le PDG d’Open Modal. Le groupe dispose de terminaux dans les ports intérieurs et maritimes français de Bonneuil-sur-Marne, Lille et Marseille-Fos, et sa filiale Open Rail monte en puissance depuis sa création en 2019.
Cette entreprise fait circuler aujourd’hui sur le territoire une trentaine de trains par semaine en combiné rail-route et rail-mer. Pour le compte du groupe de transport et de logistique Combronde, par ailleurs l’un de ses actionnaires, elle assure notamment des tractions sur les axes Chalon-sur-Saône/Fos(combiné rail-route) et Gerzat/Loire-sur-Rhône/Fos (conteneurs maritimes). « Open Rail a été créée pour mettre en synergie l’ensemble des maillons de la chaîne du transport combiné, avec un niveau de quaité au moins égal à celui du transport routier », rappelle Jean-Claude Brunier.
