Au Maghreb, la remorque résiste au conteneur

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Alors que la conteneurisation gagne des parts de marché chaque année, la saturation des terminaux conteneurisés, le niveau des taux de fret et la rentabilité des services contribuent au maintien de la remorque.

En Algérie, les taux de fret pour le conteneur n’ont pas échappé à la tendance internationale en s’envolant ces derniers mois, confirment les professionnels. Un phénomène, plus local, a contribué à la hausse des taux sur le pays: la fermeture des ports secs algériens décidée au printemps dernier par l’administration des douanes a désorganisé l’activité portuaire et aggravé l’attente des navires en rade. Un mauvais calcul selon l’Algérien Kamel Khelifa, ancien membre du Comité d’expert de l’Onu (Uneca) et consultant auprès de bureaux d’études de l’UE, car « cette décision ne permet pas au pays de se relever de la crise sanitaire. »

Nouvelle preuve de la résistance de la remorque sur un marché où le conteneur ne cesse pourtant de gagner des parts d’année en année, le maltais Glenhallen s’est implanté au printemps sur le Maghreb en ouvrant un nouveau service ro-ro reliant Marseille à Khoms, en Libye, mais également à l’Algérie. La desserte d’Alger semble avoir remporté un certain succès auprès de la clientèle européenne puisque les remorques embarquant jusque-là à Anvers choisissent le port phocéen depuis que la fréquence de départs a été portée à douze jours.

De plus, les professionnels du ro-ro affirment que leurs navires attendent moins en rade en Algérie que les porte-conteneurs.

Au Maroc, Tanger Med n’a pas véritablement conquis le marché intérieur du Royaume chérifien dans le conteneur. Le hub a rapidement rempli la vocation à laquelle il était destiné: un point d’articulation des grands flux conteneurisés internationaux. Mais il s’est ensuite diversifié en gagnant un rôle dans le secteur du roulier.

La création de la ligne Marseille-Tanger en ro-ro par la compagnie marseillaise La Méridionale illustre à nouveau le fait que la remorque n’est pas une technique obsolète. La capacité de transport de la remorque supérieure à celle du conteneur de quarante pieds n’est pas son seul avantage. L’armateur n’a pas non plus à gérer une problématique de boîtes vides à rapatrier. Le directeur général de la filiale du groupe Stef, Benoît Dehaye, demeure confiant quant à la rentabilité d’un service de remorques inertes transportées sur ro-pax. « Il s’agit d’une nouvelle solution logistique entre la France et le Maroc » revendique-t-il.

Du côté de la Tunisie, le conteneur a pris des parts de marché sur le ro-ro mais, à l’instar de l’Algérie, l’attente en rade des porte-conteneurs au port de Radès en freine le développement. Des problèmes qui incitent encore de nombreux chargeurs à rester fidèles à la remorque.

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