Pour Intermarine, c’est un retour aux origines et une nouvelle page qui s’ouvre après un parcours chaotique au sein du groupe brémois Zeaborn.
La marque avait momentanément disparu lorsqu'elle est passée dans le giron de Zeamarine, dont elle est devenue la filiale américaine. Zeamarine est elle-même le produit d’une série de mouvements de consolidation. Elle avait été créée en 2018 à Hambourg lorsque le fonds capital risque américain New Mountain et le groupe allemand Zeaborn ont convenu de regrouper les activités commerciales d’Intermarine, de Zeaborn Chartering et Rickmers.
Le groupe allemand Zeaborn s’est lui-même rapidement développé par le biais de diverses acquisitions et de legs dans les secteurs du conventionnel, de l’affrètement et de la gestion de navires.
Au palmarès mondial des dix premiers opérateurs du transport maritime conventionnel édité par Dynamar, Zeamarine apparaissait encore en 4e position en 2019 avec quelque 80 navires totalisant une capacité de levage de 711 000 tpl, derrière l’allemand BBC Chartering, le chinois Cosco SSC et le néerlandais Spliethoff.
Moins d’un an plus tard, en grande difficulté, le spécialiste du breakbulk devait être démantelé et restructuré. C’est à cette occasion, en février 2020, qu’il avait été décidé qu’Intermarine retrouverait son nom d’origine. Dans le même temps, un autre armateur allemand du colis lourd, United Heavy Lift, a repris en gestion dix de ses navires conventionnels.
Un petit monde
Avec Intermarine, SAL Heavy Lift vise le continent américain et les échanges transatlantiques par le biais de services de transport de marchandises diverses et de colis lourds. Intermarine a une expérience de trente ans dans le dégroupage entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud et dans les Caraïbes.
La nouvelle entité a été confiée à des anciens cadres dirigeants d’Intermarine: Richard Seeg en tant que président et Chad Call en qualité de vice-président et directeur financier. Ils ont été rejoints par le PDG et actionnaire Svend Andersen, qui a dirigé un temps BBC Chartering.
SAL Heavy Lift, détenu par Harren &Partner, élargit en outre la capacité de sa flotte avec de plus petits navires (sept unités de 6 000 à 10 000 tpl), capables d’opérer non seulement en Amérique du Sud mais aussi dans les deltas fluviaux. Avec ses navires d’une capacité de levage deux fois supérieure (jusqu’à 900 t de capacité de levage). Sans cela, la compagnie aurait autrement eu un accès limité.
« Nous envisagions depuis un certain temps d’étendre nos services aux Amériques. L’intégration d’Intermarine dans le groupe SAL nous permet d’assurer des échanges commerciaux outre-Atlantique », a souligné Martin Harren, PDG de SAL Heavy Lift à l’occasion de l’opération.
Adeline Descamps