La crise sanitaire n’aura pas empêché l’opérateur spécialisé de respecter la cadence annoncée d’un départ par mois. AAL avait lancé le service de ligne multipurpose en février 2020, juste avant que la crise sanitaire n’éclate en Europe. La décision intervenait à un moment où l’impact économique de la pandémie se faisait pleinement sentir.
Mais un départ mensuel a bel et bien été assuré depuis le lancement, indique le trade manager Peter De Boer de DKT-Norexa, l’agent anversois de l’armement. Selon Eike Muentz, le directeur général d’AAL Europe, cette fiabilité est à la base du succès de la ligne auprès d’une clientèle confrontée par ailleurs à la disparition d’un acteur comme Zeamarine.
Le service opère à l’exportation depuis l’Europe, dessert le Moyen-Orient et peut toucher le sous-continent indien avant de rejoindre Singapour et la Chine. Il s’articule autour d’un nombre réduit de ports de base (Hambourg, Anvers et Porto Marghera/Venise en Europe, Jebel Ali et Damman au Moyen-Orient, Singapour et Shanghai en Asie), auxquels peuvent venir s’ajouter d’autres escales si aliment suffisant. Le repositionnement des navires vers l’Europe se fait dans le cadre d’opérations de tramping, soit directement entre l’Asie et l’Europe, soit via l’Amérique du Nord.
Grands tonnages
AAL aligne sur cette route ses plus grands navires. Ce tonnage d’une dizaine d’années au plus présente un port en lourd de 31 000 tonnes ou une capacité d’emport de 40 000 m3. Il est doté de grues pouvant transborder jusqu’à 700 t (en les jumelant), d’un pont de 3 000 m2 et de tweendecks ajustables.
En sortie d’Europe, la cargaison se compose de produits sidérurgiques, d’équipements divers, de projets, de colis lourds ou surdimensionnés (dont des yachts), etc. Si Anvers fournit près de la moitié des volumes (principalement des aciers), les navires vont généralement chercher à Hambourg et à Porto Marghera l’appoint nécessaire pour obtenir un taux de remplissage suffisant. Depuis début décembre, ils interviennent aussi de façon plus ponctuelle pour le repositionnement de quantités non négligeables de conteneurs vides.
« Le marché n’a pas disparu. L’engagement pris par AAL est un signe de confiance dans la pérennité de la ligne sur l’Asie », conclut Peter de Boer.
