Moins de ports en croissance, plus en repli

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Ils sont au nombre de 148, ces ports millionnaires, et avec 696,54 MEVP traités en 2019, ils ont enregistré une bien faible croissance (+ 2 %) mais pèsent toujours 86 % du volume mondial traité en EVP (versus 84 % l’année d’avant).

C’est ce qu’indique le consultant Dynamar dans son classement annuel des places mondiales dont le trafic a dépassé le million de conteneurs* en 2019.

Cinq ports font fait leur entrée l’an dernier dans ce classement rituel qui accueille et exclut chaque année: Aliaga (Turquie), Johor (Malaisie), Port Qasim (Pakistan), Vladivostok (Russie) et Weihai (Chine). Exception 2019, aucun n’est éjecté. En revanche les nouveaux entrants sont moins nombreux qu’en 2018. Cette année-là, le club avait accueilli dix ports. Quant à ceux qui avaient été alors sortis (le chinois Dandong, l’émirati Khor Fakkan et le chilien Valparaiso), ils n’ont pas signé à l’occasion de ce nouveau palmarès un retour.

L’Extrême-Orient, déjà bien doté avec 55 ports, en gagne quatre de plus tandis que la Méditerranée compte désormais 21 places portuaires de plus d’un million d’EVP grâce à l’entrée d’Aliaga. L’Europe du Nord (11), l’Amérique du Nord (20), l’Amérique latine (15), le Moyen-Orient (8), l’Afrique (7), le sous-continent indien (7), l’Australasie (4) n’élargissent pas leur sphère d’influence.

Cinq ports à plus de 25 % de croissance

Sur les 148 ports, 88 sont en croissance, dont cinq à plus de 25 %, à l’instar du port émirati d’Abu Dhabi (+ 61 %), qui a renoué avec la croissance depuis quelques exercices après avoir stagné à 1,5 MEVP. Il s’affiche désormais à 2,8 MEVP, ce qui lui permet de passer de la 94e à la 69e place.

Qingzhou (+ 30 %), Tanger (+ 38 %) et Tekirdag (+ 30 %) se singularisent également par leur performance.

En un an, le port marocain est passé d’une croissance de 5 à 38 %, frôlant les 5 MEVP et se hissant au 36e rang mondial. Qinzhou a été le port chinois qui a connu la plus forte croissance, en contraste avec ses homologues qui oscillent entre – 7 % et + 8 % tout au plus.

Soixante ports sont en revanche en repli, certains en lent déclin comme pour l’iranien Bandar Abbas (– 39 %), qui avait déjà dévissé de 22 % dans le précédent classement en raison de l’embargo américain dont est frappé son pays, mais également le maltais Marsaxlokx (-18 %) et le portugais Sines (– 18 %).

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. En un an, la situation s’est dégradée de façon significative puisque dans le précédent classement basé sur les trafics de 2018, il y avait 124 ports en croissance et seulement 18 en repli.

Shanghai, Ningbo et Shenzhen, tiercé sino-gagnant

In fine, moins de 20 ports (16) affichent plus de 10 MEVP parmi lesquels une grande majorité de ports asiatiques, notamment chinois**, qui forment depuis quelques années déjà une élite indéboulonnable: Busan (21,76 MEVP, + 1 %), Guangzhou (22,83 MEVP, + 4 %), Hong Kong (18,36 MEVP, – 7 %), Kaohsiung (10,42 MEVP, 0 %), Ningbo (27,53 MEVP, + 4 %), Port Kelang (13,58 MEVP), Qingdao (21,01 MEVP, + 9 %), Saïgon (10,96 MEVP, + 9 %), Shanghai (43,3 MEVP, + 3 %), Shenzhen (25,77 MEVP, + 1 %), Singapour (37,19 MEVP, + 2 %), Tianjin (17,3 MEVP, + 8 %) et Xiamen (11,12 MEVP, + 4 %).

Aussi, la dynamique de certains ports plus petits, remarquable en 2019, se poursuit: Qinzhou (+ 28 %), Weihai (+ 23 %) et Zhanjiang (+ 75 %).

La « remontada » de Hong Kong encore repoussée

2019 aura été une nouvelle année fatale pour Hong Kong qui, dépassé par Qingdao, a perdu une place de plus pour s’établir désormais au 8e rang mondial. L’ex-leader détrôné par Shanghai a mal vécu la concurrence des ports voisins en eaux profondes de Shenzhen et de Guangzhou, deux zones industrielles qui, auparavant, expédiaient la majeure partie de leur production par Hong Kong. Il subit aussi celle de Singapour, qui s’approprie une part croissante du transbordement en Asie de l’Est, un des piliers de l’activité de Hong Kong. Les événements qui ont affecté l’ex-colonie britannique ont de surcroît incité les exportateurs à préférer Shenzhen, Zhuhai et Macao.

Et les ports français?

Seules échappées européennes de ces ports à plus de 10 MEVP: Rotterdam (10e rang mondial avec 14,81 MEVP) et Anvers (13e rang avec 11,86 MEVP). Au Moyen-Orient, seul Dubaï (11e rang mondial avec 14,11 MEVP) émerge.

Quant aux ports français, ils ne sont que deux. Le premier en France pour le trafic de conteneurs, Le Havre, décroche encore cette année, rétrogradant de la 64e à la 71e place avec 2,76 MEVP et un repli de 4 % tandis que Marseille passe du 115e rang au 109e grâce à une croissance de 4 % et 1,45 MEVP. Quoi qu’il en soit, à deux, il totalisent 4,21 MEVP, soit trois fois moins que le leader européen Rotterdam.

Une maigre consolation pour les ports européens? Au cours des six premiers mois difficiles de cette année, les places portuaires chinoises ont traité 120,2 MEVP, soit une baisse de 5 % par rapport à l’année précédente. Beaucoup d’entre elles ont vu leurs volumes diminuer dans des proportions à deux chiffres, avec une forte baisse pour les grands ports de Dalian (– 32 %), Shanghai (– 7 %) et Shenzhen (– 11 %).

*pleins et vides, chargés et déchargés, y compris le transbordement

** À noter cependant que les statistiques portuaires chinoises incluent le fret fluvial conteneurisé. Sans cela, certains d’entre eux pourraient ne pas pouvoir prétendre au statut de millionnaire.

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