L’Argentine reprend son projet d’hydrovoie sur le Paraná. Le fleuve voit transiter 70 % des exportations du pays et même 85 % de celles de grains. Or ses niveaux, du fait de la sécheresse, ont atteint des records à la baisse.
Le projet remis sur la table vise à approfondir la voie fluviale. Le gouvernement fédéral en a confié l’administration à un consortium formé par l’État et les sept provinces concernées, qui contrôlera aussi la concession du Système de navigation principal. Les ouvrages à venir devront contribuer au développement des ports des rives du fleuve, de Santa Fe jusqu’à la frontière avec le Paraguay, pays enclavé pour lequel l’hydrovoie est vitale.
79 Mt de grains
Sur la partie aval de l’hydrovoie, les terminaux du Grand Rosario ont continué à charger soja et maïs. Ces installations, toutes privées et qui s’étendent sur quelque 70 km le long du fleuve, constituent aujourd’hui le plus important nœud agro-exportateur de la planète. L’an dernier, ils ont permis d’expédier 79 Mt de grains, de farines et d’huiles végétales. Le maïs à lui seul a vu sa production passer de 15 à 50 Mt au cours des cinq dernières années, dont 30 Mt pour l’exportation.
Mais ça coince à nouveau autour du Río de la Plata où des tensions sporadiques existent entre pays riverains. Dernier sujet de désaccord en date, le dragage du chenal Magdalena au milieu de l’estuaire, projeté unilatéralement par l’Argentine pour un coût de 350 M$. Le chenal sera d’abord creusé à 11 m, puis à 15 m dans un deuxième temps. Son tracé est proche du littoral argentin et s’éloigne de celui de l’Uruguay. L’objectif non avoué de ses promoteurs argentins est de capter les trafics au profit des ports argentins. Montevideo a tout à y perdre.
Trafic
2019
116,4 Mt (+ 11,4 %)
1er semestre
Non disponible