Premier pays touché par la Covid-19, la Chine est aussi celui dont l’économie s’est remise en route le plus rapidement. Sur le premier semestre, ses ports ont ainsi enregistré un recul de seulement 2,1 % de leur trafic par rapport à 2019. Le plus important, Ningbo-Zhoushan, qui a atteint 1,1 milliard de tonnes en 2019, a même connu une progression de 2 %.
Ce résultat est avant tout dû aux importations de matières premières. Celles de charbon ont ainsi augmenté de 12,7 %, avec une hausse de plus de 10 % dans les ports de Zhoushan et de Huanghua. Celles de pétrole brut et de minerai de fer sont également en hausse de 9,9 % et 5,5 % à 270 Mt et 550 Mt.
Pour le fer, en profitent surtout les ports de la région du Hebei, proches de Pékin, comme Tangshan et Tianjin. Ce dernier a accru de 13,6 % ses importations de minerai avec 37,86 Mt provenant à 89 % d’Australie et du Brésil. Il a aussi augmenté de 26,1 % ses réceptions de GNL et, avec 5,95 Mt, se place au 1er rang du pays.
Même son trafic conteneurs est en hausse de 2,9 % à 8,57 MEVP grâce à l’ouverture de nouvelles liaisons. Ceci alors que les huit principaux ports du pays affichent un résultat cumulé en baisse de 5,8 %. Shanghai et Ningbo-Zhoushan, pénalisés par leur implantation au débouché du Yangtze, le fleuve passant par Wuhan, enregistrent des reculs respectifs 6,8 % et 4,7 %. Quant aux ports situés au long du fleuve lui-même, ils ont enregistré une chute de 14,9 % en conteneurs et de 6,6 % en volume total, alors qu’en 2019, ils avaient atteint un nouveau record avec 2,93 Mdt, soit une progression de 8,9 %.
En perte de vitesse depuis plusieurs années déjà, Hong Kong n’échappe pas à un recul de 4,9 % de son trafic conteneur, mais a enregistré en juin sa première hausse depuis 29 mois.
Projets en pagaille
Si Shenzhen a également souffert, Guangzhou s’en sort mieux, entre autres grâce à la hausse du trafic sur la Rivière des Perles, en augmentation de 5,5 % en 2019, dont une belle progression de 13,4 % pour le conteneur avec 14 MEVP. Il profite aussi de l’essor du port de Nansha qui sera l’an prochain raccordé au réseau ferroviaire et où va être construit le plus grand entrepôt de stockage frigorifique du sud de la Chine. Guangzhou a par ailleurs conclu un partenariat avec Huawei pour utiliser la 5G afin de développer un port intelligent et se doter du premier terminal entièrement automatisé de la région.
Tianjin enfin, dans le but d’accroître son trafic, a signé un accord avec Cosco afin d’être son hub en Asie du Nord-Est et va coopérer avec le port de Xiamen qui a eu le feu vert pour construire un nouveau terminal automatisé d’une capacité de 900 000 EVP.
De son côté, Ningbo-Zhoushan a inauguré un nouveau quai et un terminal rail-mer à Chuanshan, un créneau qui a progressé de 15 % à 444 000 EVP au premier semestre malgré le contexte baissier. En mai, le terminal pétrolier de Huangzeshan est par ailleurs entré en activité dans la free trade zone du Zhejiang, province où a aussi commencé la construction d’un terminal GNL à Jiaxing. Enfin, dans la province du Guangdong, Sinopec a mis en service à Zhanjiang le plus grand port pétrochimique de Chine comprenant un terminal de pétrole brut d’une capacité annuelle de 5,61 Mt.