Le tableau des importations et exportations d’août est une parfaite illustration de la fragilité de la demande dans la deuxième économie mondiale.
Après un début d’année chaotique en raison de l’épidémie, les ventes du géant asiatique avaient atteint en juillet leur plus haut niveau depuis huit mois (+ 7,2 % sur un an). En août, le rythme s’est accéléré (+ 9,5 %). En cela, la Chine a trompé tous les analystes financiers, sa convalescence semblant plus rapide que prévu. Mais de là à avoir réparé tous les dommages subis au cours de la maladie et retrouvé l’état de santé antérieur, il faudra encore un peu de temps pour rétablir toutes les forces. La résurgence de nouveaux cas de Covid-19 dans certaines parties du monde fait peser une menace sur la vigueur de ses exportations.
De leur côté, les importations ont marqué un repli en août sur un an (– 2,1 %), après une baisse de 1,4 % en juillet, reflétant la faible demande sur le marché intérieur chinois et un fonctionnement apparemment encore au ralenti de pans de l’économie. Les importations en août ont notamment été portées par des achats massifs de produits agricoles à l’étranger alors que la Chine a connu ces derniers mois des inondations dans ses principales régions productrices. Sur les huit premiers mois de l’année, les importations de viande ont ainsi bondi de 73,4 % par rapport à la même période de 2019, à 6,58 Mt, selon les Douanes. Au final, l’excédent commercial en août est ressorti à 58,9 Md$, en repli par rapport à juillet (62,3 Md$). Celui avec les seuls États-Unis s’est creusé à 34,24 Md$. En dépit de tensions grandissantes entre les deux pays, négociateurs chinois et américains ne sont pour l’heure pas revenus sur leur accord commercial signé en janvier.
La Chine s’était alors engagée à importer pour 200 Md$ supplémentaires de produits américains sur deux ans. En échange, l’administration Trump renonçait à toute nouvelle hausse de droits de douane sur des produits chinois.