Le premier semestre 2020 a vu le tonnage progresser légèrement, de 3,7 %, par rapport à la même période l’an passé, avec 2,07 Mt (1,99 Mt à fin juin 2019). Cette progression, surprenante du fait du confinement, s’explique par les escales de l’armateur DFDS qui apporte du trafic roulier au port de Sète depuis 1er juillet 2019. Le chiffre d’affaires du port de commerce recule néanmoins de 1,2 M€ (– 12 %) pour s’établir à 8,8 M€. « Le tonnage lié à DFDS a moins de valeur, à la tonne, que les vracs, dont le trafic a diminué au cours du premier semestre », décrypte Olivier Carmès, directeur général de l’EPR Port Sud de France.
Comme partout, le trafic croisière a été nul et le sera sur toute l’année 2020, alors que Sète misait sur 65 000 voyageurs cette année. Le trafic sur les ferries pour le Maroc, opérés par GNV, a chuté de 33 % en entrées (10 000 passagers au lieu de 15 000 passagers il y a un an) et de 70 % en sorties (6 300 au lieu de 20 800). Ce delta entre entrées et sorties s’explique par les huit traversées Maroc-France, sans retour, dans le cadre de rapatriements de Français coincés au Maroc en pleine crise du Covid-19.
Les vracs de clinker se sont maintenus, avec le trafic lancé par Cem’In’Eu. Les imports d’hydrocarbures baissent de 12,71 % (434 000 t) et celles d’oléagineux de 10,86 % (388 000 t).
Maintien des investissements
Les importations de véhicules souffrent également. « Le marché est mou. Nous sommes passés de trois escales hebdomadaires à deux », observe Olivier Carmès. Le port a perdu en 2019 le marché de Hyundai, qui a rejoint Marseille. Au total, au cours du premier semestre, 133 navires ont touché Sète au lieu de 226 sur les six premiers mois de 2019, soit une baisse de 41,2 %.
Le trafic de bétail est resté dynamique en 2019, avec 120 000 têtes à l’export, soit le double de 2018, mais il a perdu de la vitesse au premier semestre (– 6 %). Déterminants pour le segment du vrac: la reconversion de l’atelier de granulation de Timac, dont la fermeture a été annoncée en mai 2019, et le devenir du site de Saipol du groupe Avril, qui cherche toujours un repreneur.
En 2019, Sète avait enregistré 4,3 Mt (4 Mt en 2018). La croissance avait été portée par le vrac solide et les remorques, du fait de l’arrivée de DFDS (trois escales par semaine). Le port héraultais vise toujours les 5,5 Mt à l’horizon 2025 et maintient ses investissements. Il vient de déposer trois dossiers (grue sur rail, plateforme multimodale ferroviaire et électrification des quais/solutions hydrogène) auprès du gouvernement pour bénéficier du plan de relance.
Trafic
2019: 4,3 Mt
1er semestre 2020
2,07 Mt (+ 3,7 %)