Rouen fait mieux que résister

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Malgré le ralentissement de son activité, le 1er port européen pour les céréales et leader français pour la farine et les engrais affiche de bons résultats pour les six premiers mois de l’année. Son trafic global est en progression de 7,2 % à 12,8 Mt. Les vracs solides augmentent de 23,5 % à 7,6 Mt, les céréales de 40 % à 5,7 Mt. La campagne céréalière 2019/2020 se solde en effet pour Rouen par une très forte hausse par rapport aux années précédentes.

Les quatre opérateurs céréaliers, Groupe BZ, Senalia, Simarex et Soufflet, ont établi un record avec 9,87 Mt de céréales exportées sur l’ensemble de la campagne, soit une progression de 10 % par rapport au record de 2015/2016 et de 30 % par rapport à l’an dernier. Cet excellent résultat s’explique par la compétitivité des céréales françaises cette année face aux productions des pays concurrents de la mer Noire. « Tous les voyants étaient au vert et la filière a pu fonctionner normalement, y compris pendant la crise sanitaire », explique Pascal Gabet, le directeur général d’Haropa Port de Rouen. L’Algérie et le Maroc sont les destinations principales, devant la Chine et l’Inde. Pour le dirigeant, ces résultats passent par une constante remise en question. « Depuis plusieurs années, nous constations que notre position de leader en Europe de l’Ouest s’érodait. Notre part de marché était même tombée à 46 % sur les années 2015-2016. Nous perdions des destinations et nous étions de plus en plus dépendants des pays du Maghreb. » Le projet d’approfondissement du chenal pour traiter des lots de céréales plus importants s’est inscrit dans cette dynamique de relance.

Conteneurs en progrès

Le 11 juin dernier, le vraquier Bregaglia, d’un tirant d’eau de 11 m, a ainsi pu repartir de Rouen avec un chargement de 60 000 t d’orge. Pascal Gabet ajoute que les opérateurs de silos ont joué la carte de la massification sur le pré-acheminement grâce à la mise en place de navettes ferroviaires à destination de l’Île de France, de l’Est et du Nord de la France. Les opérateurs ont également modernisé leurs outils, comme Sénalia à Grand-Couronne, pour garantir une chaîne logistique plus compétitive. « Malgré le Covid, nous avons réussi à augmenter nos parts de marché sur les céréales et renforcé notre position sur les engrais. »

Pour le premier semestre, Rouen affiche également de bons résultats pour les agrégats (+ 22 % à 351 000 t).

Impactés par le confinement qui a entraîné une baisse de la consommation de carburant et une diminution des capacités de raffinage, les vracs liquides sont sans surprise en repli de 11 % à 4,6 Mt.

Le conteneur progresse de 5 % avec 232 000 t et 23 000 EVP. « Nous enregistrons un léger rebond malgré la fermeture de lignes maritimes ces dernières années. Nous avons, avec nos lignes sur l’Afrique et les Antilles, réussi à nous adapter au marché. »

Pour les six premiers mois de l’année, l’activité fluviale est en léger recul de 0,6 % à 5 227 t. Par contre, le fret ferroviaire progresse de 23,3 % à 1 763 t.

Le port a franchi la barre des 23 Mt de marchandises en 2019. « Notre objectif est d’atteindre les 25 Mt », précise Pascal Gabet, qui veut positionner Rouen en tant que port de vracs en mettant en avant sa position de leader en Europe de l’Ouest sur les engrais et les céréales. « Nous misons aussi sur les huiles végétales. Nous nous intéressons à la biomasse et nous voulons nous renforcer dans le domaine de la chimie. Notre trafic lié à l’éolien terrestre s’est renforcé. Ces trafics mis bout à bout permettent de faire du volume. »

Trafic

2019: 23,4 Mt

(+ 1,7 %)

1er semestre 2020

12,8 Mt (+ 7,2 %)

France

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