Avec un trafic de 5,92 Mt en 2019, en hausse de 12 %, voire voire de 6,3 Mt avec les transports de matériaux destinés à la nouvelle route du littoral maiscomptabilisés à part car non récurrents, le Grand port maritime de la Réunion voyait la vie en rose. Le conteneur en transbordement a vu son volume augmenter de 33 % par rapport à 2018 pour atteindre 111 075 EVP. Dans son ensemble, le segment du conteneur (375 074 EVP) a été en progression de 11 %.
Les vracs liquides (932 408 t) a certes perdu 2 % de volume, mais avec un grand contraste entre la chute des importations de gazole (395 144 t, – 6 %) et la croissance de celles de fioul lourd pour la centrale électrique (202 228 kt, + 28 %) due à la maintenance de la centrale à bagasse d’Albioma et à la faible production hydroélectrique.
En revanche, quelques trafics étaient à la peine. Avec la perte de 35 315 véhicules, le roulier avait reculé de 8 %. Les exportations de sucre progressent de 8 % mais restent, avec 87 000 t, à un niveau bas. La diminution de 9 % des importations de charbon (548 872 kt) s’explique par l’arrêt technique de la centrale de Bois-Rouge, en cours de transition vers l’utilisation de biomasse.
Parmi les trafics en stabilité, les imports agroalimentaires (229 285 t, + 1 %) hésitent entre augmentation des oléagineux et baisse des céréales.
Des opportunités pour le transbordement
« Au début de l’année, la tendance était identique à 2019 et nous avions de bonnes perspectives pour 2020 », rappelle Éric Legrigeois, directeur général de Port Réunion. « À partir de mars, nous avons géré toutes les escales, mais les lignes ont été impactées car les ports fermaient les uns après les autres. Maurice, en particulier, s’est arrêté brutalement, puis a imposé une quatorzaine. » Résultat: au premier semestre, le trafic chute de 14 % et n’atteint que 2,4 Mt.
Seuls les vracs solides progressent (618 195 t, + 13 %), mais uniquement grâce à l’augmentation de 27 % des importations de charbon (385 518 t). Les vracs liquides (322 498 t, – 29 %) sont tous impactés, particulièrement les importations de kérosène (57 748 t, – 35 %). Les conteneurs (162 422 EVP) sont en repli de 14 %, le transbordement étant le plus touché du fait des fermetures de lignes dans l’océan Indien.
Quelques points positifs cependant: le service Nemo, opéré conjointement par CMA-CGM et MSC entre l’Europe du Nord et l’Australie, va cesser de desservir Maurice, augmentant le transbordement de la Réunion non seulement vers Maurice, mais aussi vers Madagascar et l’Afrique de l’Est. CMA-CGM va aussi remettre en place le service Midas, opéré avec Maersk entre l’Afrique du Sud et l’Inde.
Port Réunion profite aussi du fait que l’île est relativement épargnée par le Covid pour servir aux relèves d’équipage: cela a concerné 7 000 marins de mars à septembre, soit dix fois plus que d’habitude. « Nous avons vu de grands méthaniers et pétroliers au large du port ou des thoniers venus y faire des interventions techniques, ce qui est inhabituel », note Éric Legrigeois. « Cela ne va pas durer, mais nous espérons que les armateurs ont découvert la qualité de nos services et que certains reviendront. » Plus anecdotique, pour la première fois, deux navires câbliers sont venus charger à la Réunion, alors que ces opérations se font habituellement en Afrique du Sud.
En ce qui concerne les croisières, l’île, où la saison s’étend habituellement d’octobre à avril, avait dépassé pour la première fois les 100 000 passagers en 2019. Fin mars 2020, Port Réunion avait accueilli 66 700 passagers, contre 73 000 fin mars 2019.
Trafic
2019
5,92 Mt (+ 12 %)
1er semestre 2020
2,4 Mt (– 14 %)