L’année dernière a été morose pour le Grand port maritime de Guyane. Et la baisse de ses trafics aurait été plus marquée encore sans l’activité du site spatial de Kourou. Les besoins en méthanol de ce dernier ont contribué à accroître les importations de vracs liquides. Ces importations ainsi que celle d’hydrocarbures ont ainsi pu progresser l’an dernier de 4,46 %, à 271 864 t. En revanche, les autres trafics sont à l’épreuve. Les vracs solides (clinker, gypse) baissent de 17,9 % (63 879 t). Principal segment du trafic portuaire, les marchandises diverses (470 640 t) reculent de 5,28 %. Parmi elles, le repli de 4,9 % du fret conteneurisé de la ligne régionale « Guyanas » (110 575 t, dont 84 923 t en import), qui relie le site guyanais de Dégrad des Cannes aux Antilles françaises, à Trinité-et-Tobago et aux pays voisins, Suriname et Guyana. Les échanges de conteneurs avec l’Europe sont aussi en baisse, le trafic conteneurisé atteignant 59 774 EVP (– 7,8 %) avec 90 % des conteneurs pleins en import.
Au total, les deux sites de Dégrad des Cannes et Pariacabo ont manutentionné 413 807 t de janvier à juin 2020. Les importations d’hydrocarbures, destinées soit à la consommation des véhicules, soit à l’alimentation de la centrale électrique, ont diminué du fait de l’abondance des pluies, qui ont permis la production hydroélectrique. Les vracs liquides (139 958 t) reculent de 4,2 % et le fret roulier (4 901 t) de 14,9 %. Les vracs solides (41 302 t) sont en revanche en hausse de 15,3 % au premier semestre.
Fin de l’exploration pétrolière
Les marchandises diverses (227 746 t) voient leur tonnage diminuer de 3,3 %. Dans ce segment, le trafic conteneurisé (30 106 EVP) progresse de 4,3 %, avec une hausse de 24 % du nombre des conteneurs vides (14 818 EVP) et une baisse de 10 % de celui des pleins (15 288 EVP).
« L’activité portuaire ne souffre que peu de la pandémie », constate Philippe Lemoine, directeur général de Port Guyane. « Malgré la proximité du Brésil et du Suriname, fortement touchés, la crise est globalement bien gérée sur le plan économique. La Guyane est directement reliée à l’Europe, avec peu de flux directs avec nos voisins. Le caractère insulaire rend le port plutôt résilient. »
Malgré une activité qui n’est qu’en très léger retrait par rapport à l’an passé, Port Guyane a connu au premier semestre 2020 une baisse de 13,5 % du nombre d’escales (128 unités). Cette diminution, nettement plus marquée que celle du tonnage, s’explique par la fin de l’exploration pétrolière qu’effectuait Total au large de la Guyane, qui donnait lieu à une plus forte fréquentation de navires mais sans manutention de marchandises.
Trafic
2019 819 927 t (– 3,5 %)
1er semestre 2020
413 807 t (– 2,2 %)