La Rochelle, des résultats étonnants

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« Le premier trimestre a été plutôt bon avec une croissance du trafic de 7 % par rapport à la même période de l’année dernière. » C’est presque timidement que Jérôme Landais, directeur administratif et financier du Grand port maritime de La Rochelle, dresse le bilan de son activité, dans un contexte où la plupart des autres ports ont navigué dans des eaux agitées.

Deux raisons à ces étonnants résultats. D’une part, la campagne céréalière 2019-2020 a été très bonne grâce aux hauts rendements et à la qualité des grains récoltés en 2019. Les sorties, sur les six premiers mois de 2020, ont représenté 2,37 Mt, un résultat en progression de 30,2 %. La Rochelle a retrouvé ses clients traditionnels d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb et a fortement accru ses exportations vers la Chine… Les investissements réalisés ces dernières années par les deux principaux opérateurs, Groupe Soufflet et Sica Atlantique, ont permis d’accroître les cadences de chargement et de rendre le port particulièrement attractif pour les acheteurs. La sécheresse qui se profilait a aussi poussé ces mêmes clients à forcer leurs achats dans la crainte d’une récolte moindre et des embargos que pourraient décider certains pays en cas de nouveau confinement.

Imports pétroliers épargnés

L’autre raison est le maintien des importations de produits pétroliers à 2,37 Mt (+ 1,7 %), curieusement très peu impactées par le confinement, à l’inverse de ce qui s’est produit dans la plupart des autres ports. La consommation de l’hinterland est restée forte, sans doute en raison des achats de fioul destiné au chauffage domestique et anticipés de quelques mois, les particuliers profitant de la chute des prix pour reconstituer leurs réserves. De plus, l’activité touristique a repris dès juin, favorisant cette fois la consommation de carburant par les automobilistes.

Les filières secondaires en revanche ont été nettement impactés par la crise sanitaire et économique. Les conteneurs, qui représentent certes des volumes dérisoires, ont tout de même encaissé une chute de 35 %. Les trafics destinés au BTP reculent de 21 %, du fait notamment de la baisse d’activité de l’unité de broyage d’Eqiom ciments. Les produits forestiers, constitués majoritairement de pâte à papier, ont subi eux aussi le ralentissement des importations, un phénomène amplifié par les difficultés que traverse la filière et notamment la papeterie de Condat, en Dordogne. Le trafic d’éoliennes terrestres, qui avait fortement baissé durant le confinement faute de personnel pour les construire, a nettement repris depuis juillet.

Intégrant les difficultés et les problèmes de trésorerie que rencontrent ses clients et fournisseurs, le port a accordé aux premiers des délais de paiement plus longs allant jusqu’à trois mois. Aux seconds au contraire, il a réglé ses factures sur des délais les plus courts possibles. « Nous avons pu le faire grâce à la bonne activité du semestre et aux droits de port importants que nous avons perçus », souligne Jérôme Landais.

Le deuxième semestre qui se profile ne devrait pas atteindre les mêmes sommets. Déjà, la progression des trafics a commencé à s’éroder dès juillet, avec des résultats globaux fin juillet qui ne sont plus de 4,5 % supérieurs à ceux de l’an dernier.

Trafic

2019

9,7 Mt (+ 1,5 %)

1er semestre 2020

4,9 Mt, (+ 7,7 %)

France

Port

Boutique
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