Sur le plus long terme, les observateurs mondiaux s’accordent à dire que la croisière doit une nouvelle fois se réinventer sur l’autel de la sécurité sanitaire, comme elle a su le faire après les attentats du 11 Septembre face à la menace terroriste. Les problématiques sanitaires à bord (gestion de l’air conditionné, exiguïté des espaces communs, taille des cabines, services à bord, protocoles sanitaires d’urgence, « carré quarantaine », évacuation des malades, etc.) animent les plans de relance. La digitalisation du passager (antécédents de voyage et médicaux, monitoring en temps réel de la température et des symptômes, etc.) devra être arbitrée pour que la réduction des libertés individuelles apporte plus de sécurité sanitaire collective. Les futurs cartes d’accès biométriques aux cabines croiseront sûrement données bancaires, sécuritaires et sanitaires. L’anticipation technologique ne concerne pas que le navire. Les gestionnaires de terminaux portuaires, les autorités portuaires, les États et l’OMI devront aussi conjuguer nouvelles obligations réglementaires et réaménagement des espaces à l’interface du navire. Toute une chaîne sanitaire internationale est à repenser pour que le nomadisme de croisière continue d’être une réalité touristique globale. Le Tour du Monde en croisière a un prix, et il est dorénavant sanitaire.