HHLA et Eurogate « discutent » d’une éventuelle coopération

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Quelle est la part de la crise sanitaire dans cette petite adresse tombée début juin sur le fil info de son portail web? « Divulgation d’une information conformément à l’article 17 du règlement sur les abus de marché », introduit dans son plus simple appareil Hamburger Hafen und Logistik AG (HHLA). « HHLA, Eurokai* et BLG Logistics Group [ces deux derniers étant les actionnaires d’Eurogate, NDLR] mènent actuellement des discussions et échangent leurs points de vue sur les possibilités d’une coopération plus étroite dans leurs activités respectives dans les ports à conteneurs allemands. Ces discussions en sont encore à un stade préliminaire. » Il y a à peine trois semaines, à l’occasion de la publication des résultats trimestriels, les deux manutentionnaires faisaient part, dans un langage quasi mimétique, de perspectives sombres, s’attendant à ce que leurs activités de logistique portuaire soient sacrément secouées par les effets de la crise sanitaire durant le 2e trimestre. Une crise n’est jamais bienvenue, mais celle-ci intervient alors que HHLA a consenti de lourds investissements dans son terminal à conteneurs de Hambourg CTB (Burchardkai) afin qu’il puisse traiter des unités de 23 000 EVP et pour renouveler une grande partie de ses équipements.

De son côté, le terminal voisin d’Eurogate (CTH) a également engagé les travaux, notamment dans la perspective de l’accueil des futurs super jumbos au GNL de CMA CGM alloués à son service phare FAL1 entre Asie et Europe qui desservait jusqu’à présent le CTB de HHLA.

Abus de position dominante

Sur les quais de Hambourg, le rapport des forces est vite établi. Pris isolément, HHLA exploite trois terminaux à conteneurs (CTA, CTB et CTT) totalisant 7,6 MEVP (+ 3,3 % en 2019). Eurogate n’en gère qu’un seul, le CTH (+ 27,9 % en 2019). Mais la filiale d’Eurokai opère également à Bremerhaven (– 10,9 %) et Wilhelmshaven (– 2 %). Les trois instal­lations ont traité un volume de 7,6 MEVP (– 2 %).

Appréhendés ensemble, ils seraient donc en position monopolistique à Hambourg vis-à-vis des transporteurs maritimes, une fois n’est pas coutume. Et ce d’autant, relève le spécialiste des lignes maritimes Alphaliner, que les grandes compagnies de conteneurs ne sont quasiment pas impliquées dans les portiques allemands, à l’exception de Hapag-LLoyd avec une participation minoritaire de 25,1 % à Hambourg. Si l’opération va plus loin, elle devra d’abord convenir aux règles antitrust européennes. Aucune position officielle n’a pour l’heure été affichée du côté des actionnaires publics des deux groupes. Pour rappel, l’État de Hambourg détient 68,4 % de HHLA et la ville de Brême est actionnaire majoritaire dans BLG.

Plus certaine est l’influence de la conjoncture économique sur cette décision si elle devait aboutir. Le spectre d’une récession durable a sans doute largement incité HHLA et Eurogate à « discuter » selon un principe qui veut qu’ensemble, il est plus aisé d’atténuer « les effets négatifs que le ralentissement économique aura sur les ports et le secteur logistique ».

*Eurokai est propriétaire à 50 % du terminal à conteneurs d’Eurogate et à 83,3 % de Contship Italia.

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