Le 19 février, trois nouveaux quais ont été inaugurés à Pointe Noire, en République du Congo. Ils s’inscrivent dans le cadre de la modernisation du port et de l’extension de son terminal à conteneurs. Le port congolais dispose désormais d’une installation capable de traiter des porte-conteneurs de 400 m de long et d’une capacité de 14 000 EVP. Son concessionnaire – le groupe français Bolloré associé au groupe AP Moller et à Socotrans – affirme avoir injecté plus de 262 milliards de francs CFA (plus de 400 m€) ces dix dernières années. Le Congo Terminal, filiale du groupe Bolloré exploitant le port, dispose ainsi au dock G d’un quai de 800 m et, en parallèle, d’un quai de 720 m, à une profondeur de 15 m.
Entre 2009 et 2019, le trafic conteneurisé serait ainsi passé de 322 000 à 921 000 EVP, selon la direction générale du port autonome. Le directeur général des ports et concessions du groupe Bolloré, Olivier de Noray, se félicitait pour sa part des performances. « Aujourd’hui tous les navires attendent moins de 24 heures avant d’accoster. Les cadences de débarquement et d’embarquement des conteneurs ont été multipliées par quatre. » La cadence de manutention à quai, équipé de portiques, atteindrait 60 mouvements par heure.
Pour les autorités nationales et locales, cette expansion doit contribuer à restaurer la santé financière du pays, secoué par le choc pétrolier de 2014. La crise provoquée par la forte baisse des prix du baril de pétrole a mis à mal ses principales recettes et sa balance de paiement. Or la crise liée à l’épidémie du coronavirus, qui a de nouveau fait plonger les cours du pétrole, ne va pas arranger la situation des acteurs qui y opèrent localement, Total, ENI, Perenco et le chinois Wing Wahe.
Le port n’en a pas fini non plus avec la grande problématique qui afflige les ports africains: la desserte de l’hinterland, coûteuse par la route. Les nouveaux aménagements doivent contribuer à renforcer sa position en tant que hub de transbordement vers Libreville (Gabon) et surtout Matadi (République Démocratique du Congo son principal concurrent. Le Matadi Gateway Terminal (dont ICTS détient 52 %) achève également une seconde phase d’expansion qui portera sa superficie à 10,5 ha et sa capacité annuelle à 400 000 EVP grâce à l’installation de deux portiques. Ce port reste cependant tributaire d’un fleuve capricieux, dont les tirants d’eau limités entravent son accessibilité aux feeders. La situation évoluera peut-être si un jour DP World met en service un terminal en eaux profondes à Banana.