Le président de l’Autorité portuaire de Castellón (APC) vient de prendre la barre de Puertos del Estado, l’entité de tutelle des 28 autorités portuaires qui dépend directement du nouveau ministère des Transports. La décision met fin à une période d’instabilité à la tête de cet organisme dont c’est le 3e président en deux ans. Cette entrée en fonction intervient dans un contexte délicat. Le trafic portuaire est en baisse (-1,8 % en janvier) et le Coronavirus devrait amplifier le phénomène en février-mars. Les principaux ports espagnols (Algésiras, Valence et Barcelone) sont fortement « challengés » par les nouveaux concurrents en Méditerranée et au Portugal. Le patronat de la manutention réclame des mesures pour améliorer la compétitivité alors que la pression s’intensifie sur les ports, sommés de contribuer plus fortement à la lutte contre le réchauffement climatique. À peine nommé, Francisco Toledo a annoncé vouloir modifier la législation en vigueur dans le but de contraindre les ports à réinvestir une partie de leurs bénéfices dans des initiatives visant à limiter leur empreinte environnementale.
Dans l’immédiat, le nouveau président devra s’atteler à deux dossiers urgents. À commencer par débloquer la négociation, entre le patronat et les syndicats, de la 5e convention collective de la manutention portuaire. Un pré-accord a été retoqué par l’autorité de la concurrence. Francisco Toledo va devoir également finaliser le nouveau « cadre stratégique » du système portuaire espagnol, un projet lancé en 2018. Les 25 et 26 mars prochains, il devait rencontrer, à Santander, les présidents des 28 autorités portuaires espagnoles où devait être présentée la dernière version du document. La validation est prévue après l’été. Mais le covid-19 a contrarié les agendas.