Amsterdam poursuit sur sa lancée : en croissance depuis 2016. À l’époque, ses trafics frôlaient le cap des 80 Mt (79,23 Mt). D’après les données publiées par le port pour son exercice 2019, il a effectué un bond en avant de 5 % par rapport aux 82,3 Mt de 2018. Il se matérialise tant à l’entrée (53,2 Mt) qu’à la sortie (33,6 Mt). Il est surtout dû à un regain d’activité très prononcé des trafics de la filière énergétique. Les produits pétroliers ont augmenté de 5 %, à 50 Mt. Les volumes de charbon ont rebondi de 18 %, de 13,1 à 15,5 Mt, après quatre années de recul. Dans le solde, les autres vracs secs se taillent la part du lion. Les conteneurs ne jouent qu’un rôle mineur dans cette croissance. En 2018, ils représentaient à peine 1,1 Mt et 108 000 EVP, soit à peine 1 % de ce que traite son puissant voisin rotterdamois.
Pour un port qui a fait de la transition énergétique un des fers de lance de sa stratégie et soutient la ville dans son ambition de devenir « entièrement circulaire » d’ici 2050, voir ses trafics dépendre à 75 % de transbordements de pétrole et de charbon pose problème. Pour Koen Overtoom, le CEO du port, le rebond du charbon n’a rien de structurel mais s’explique par une forte demande conjoncturelle d’une centrale à charbon. Sa fermeture fin 2019 devrait se traduire cette année par la disparition d’un flux important.
Une écluse de 500 m de long
Amsterdam domine l’activité portuaire dans la région du canal de la mer du Nord. Ce Noordzeekanaal, long de 21 km, relie le port à la mer du Nord via les écluses d’IJmuiden. Sous l’impulsion du second port du pays, le trafic maritime dans la zone du canal a lui aussi franchi une nouvelle étape, passant de 101,8 Mt en 2018 à 105 Mt. Ce nouveau record a été atteint en dépit de la forte baisse enregistrée par Velzen/IJmuiden. Les volumes y ont diminué de 7,9 % pour retomber à 17,2 Mt. Les deux autres ports, Beverwijk et Zaanstad, n’ont qu’un poids marginal dans le total.
Le principal investissement en cours dans la région porte sur la construction d’une nouvelle écluse maritime à IJmuiden. Elle sera longue de 500 m, large de 70 m avec une profondeur de 18 m, ce qui en fera « la plus grande au monde », selon l’autorité portuaire. Soit 100 m plus longue, 20 m plus large et de 3 M plus profonde que l’écluse existante, qui date de 1929. Amorcée en 2016, elle devrait être livrée en 2022. Mais le chantier a déjà subi des retards.
Croisière taxée
Les opérateurs de croisières maritimes ont fait les frais de l’introduction d’une taxe touristique imposée par la ville d’Amsterdam. Le nombre d’escales a plongé de 180 à 117 navires et celui des passagers de 425 000 à 294 000 personnes. À l’inverse, IJmuiden a profité de cette « nouvelle taxation et de la disgrâce qui en a découlé » et vu doubler son nombre d’escales de 30 à 62. D’autant que les passagers peuvent aisément se rendre à Amsterdam depuis IJmuiden. Les croisières fluviales sont restées orientées à la hausse avec 2 282 escales contre 2 007 l’année précédente.
Jean-Louis Vandevoorde
