Retard à l’allumage pour Fret SNCF

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Renflouée à hauteur de 170 M€ et assainie avec la reprise de sa dette de 5,2 Md€, l’activité transport ferroviaire de marchandises de la SNCF a été transférée dans une filiale au statut de SAS au 1er janvier. La nouvelle société, qui se donne jusqu’à fin 2021 pour revenir à l’équilibre opérationnel, a bien mal débuté son premier exercice.

En raison des mouvements sociaux contre la réforme des retraites et des blocages des ports, elle a subi des semaines de ruptures dans ses services et ses trafics. La perspective de réaliser un chiffre d’affaires sensiblement identique à celui de 2019, soit environ 900 M€ selon le prévisionnel établi avant les grèves, est compromis. Tout comme le retour au vert de cette activité structurellement déficitaire. Cet objectif sera toutefois poursuivi, ceci en actionnant de nombreux leviers. Parmi eux figurent inévitablement la poursuite d’une réduction des coûts et une amélioration de la productivité, celle-ci étant souhaitée de 5 à 6 % par an.

Cette recherche d’efficacité opérationnelle va également se matérialiser par la suppression des quatre directions fret au profit d’une seule et par la récupération en direct de l’entretien de la flotte des engins moteurs. Plusieurs ateliers actuellement dédiés à la maintenance – notamment ceux de Lens, Dijon Perrigny et Thionville-Woippy – passeront sous sa coupe. Une gestion intégrée dont sont attendus de substantiels gains de productivité.

Acheter des capacités

Son changement de statut juridique doit surtout s’accompagner d’une refonte de ses offres commerciales, intégrant son nouveau concept de « gestion capacitaire » et qui part du constat que 60 % seulement de la capacité seraient utilisés. Or, sur l’espace disponible, 30 % seraient directement exploitables pour des wagons supplémentaires. Il s’agit donc de passer du train dédié au tapis roulant industriel. Les trains pourront embarquer indifféremment les wagons de plusieurs clients. Fret SNCF espère ainsi saturer les masses et longueurs des trains en mixant wagons chargés, vides et de différents types de marchandises. Le client achètera désormais une capacité et n’est plus obligé d’adapter sa production au format du train pour bénéficier du meilleur prix.

Un opérateur du transport combiné rail/route pourra également profiter de cette nouvelle offre produit pour ses acheminements qui combinent, à présent, la circulation de ses wagons longs et légers avec d’autres wagons courts et lourds d’autres clients. Enfin, l’offre commerciale renouvelée permettra de donner un nouvel élan aux wagons isolés avec des taquets de commande au plus proche du jour de remise. Elle sera présentée à l’ensemble de ses clients au cours de ce premier trimestre. Reste à savoir si les chargeurs, qui ont été contraints de repasser à la route durant les mouvements sociaux, seront enclins à faire à nouveau confiance à Fret SNCF. 2020 est, des cinq dernières années, la quatrième marquée par des grèves.

La reconquête de ses clients pourrait passer par sa connexion à la plateforme XCB de l’alliance européenne Xrail, mise en place pour le développement du transport ferroviaire international par wagon isolé. Cette connexion, qui devrait intervenir d’ici à mi-2021, est d’autant plus importante que le trafic de wagons isolés est à 50 % international. Il représente actuellement environ 20 % de l’activité de Fret SNCF.

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