L’initiative a surpris. Le spécialiste allemand de la logistique automobile, Mosolf, a ouvert un bureau dans un bâtiment de JadeWeserPort afin faire avancer un projet de logistique portuaire autour du transport à l’exportation de véhicules. Il est question, sans autre détail, d’un premier contrat portant sur plus de 30 000 voitures destinées à la Lybie et surtout à l’Afrique de l’ouest.
L’entreprise familiale, qui dispose de bases techniques et logistiques dans toute l’Europe, est une incontournable de la logistique pour l’industrie automobile. Elle propose en effet une panoplie de services jusqu’au sur-mesure: transport multimodal, suivi du producteur au réceptionnaire, recyclage, réparations en atelier, expédition…
Si l’implantation se concrétisait, Wilhelmshaven viendrait concurrencer Zeebrugge et Bremerhaven, les leaders européens dans ce domaine, alors que d’autres ports d’Europe du Nord sont déjà engagés sur ce type de logistique.
Mosolf justifie le projet de Wilhelmshaven par la saturation des terminaux belge d’Anvers et allemand de Hambourg. Dans le cas d’Anvers, le trafic de voitures est toujours en progression mais ne souffre pas de saturation. Le port compte deux grands terminaux ro-ro polyvalents traitant d’importants volumes de voitures. Le manutentionnaire spécialisé ICO (International Car operators – groupe NYK), dont le terminal est implanté sur la rive gauche, traite quelque 400 000 unités par an mais n’est pas en manque d’espace.
Parking de six étages
Antwerp Euro Terminal (groupe Grimaldi), également rive gauche, devrait enregistrer en 2019 un flux de 700 000 unités dont 140 000 voitures d’occasion. Il est question sur ce terminal – de façon inédite à Anvers – d’un parking de six étages, d’une capacité de 9 000 voitures, qui devrait être opérationnel début 2021.
Toujours à Anvers, mais rive droite, opère l’armement Sallaum Lines, qui exporte des véhicules d’occasion vers l’Afrique de l’Ouest. Il dirige ses car carriers sur son terminal de la sixième darse qui dispose d’un linéaire de 1,2 km, partagé en joint-venture avec Mexico Natie. Le trafic dépasse les 120 000 unités par an. Des navires escalent en outre à l’un des terminaux de Nova Natie, également pour y charger des véhicules d’occasion.
Le principal manutentionnaire du port côtier belge de Zeebrugge, ICO, y a traité 2,3 millions de véhicules neufs en 2019 (1,8 million en 2018). Il y réalise une importante expansion de sa capacité, notamment pour assurer le transit des véhicules électriques dans le cadre du contrat Tesla en provenance des États-Unis. Avec 300 ha et 3 km de quai, c’est actuellement le plus grand terminal automobile d’Europe. Le port doit y réaliser le plus grand parc éolien d’Europe avec une capacité de 44 MW et 308 points de recharge pour les véhicules électriques. Sur le site d’ICO, 154 postes de recharge sont déjà installés pour brancher 2 000 voitures électriques par semaine. L’énergie proviendra ensuite de 11 éoliennes.
À Gand, Volvo tire le trafic des voitures à la hausse. DFDS y charge les voitures à destination de Göteborg et opère également à Zeebrugge.
Mosolf plébisicte les nouvelles routes de la Soie
Dans le cadre de l’Initiative « Belt and Road », la société allemande a conclu en mai 2019 des accords avec le gouvernement du district de Qingbaijiang pour exploiter, au profit du transit de voitures, une connexion ferroviaire du « China-Europe Express Railway » entre Chengdu et Lodz en Pologne. L’entreprise de Kirchheim a élargi son offre en décembre de façon à offrir, en partenariat avec des opérateurs chinois, des solutions adaptées aux constructeurs chinois pour leur assurer la desserte des marchés européens. L’annonce avait été faire lors du Forum logistique sino-allemand à Chengdu le 15 novembre.