À Valence, premier port espagnol pour les conteneurs, l’opérateur chinois, qui contrôle son principal terminal à conteneurs (2,8 MEVP en 2018), ne prévoit pas d’extension massive de capacité. Le groupe n’a pas présenté d’offre pour le 4e terminal à conteneurs, mais entend bien faire de Valence son hub stratégique en Espagne. Une partie du quai (500 m sur 2 310 m) a été approfondie pour pouvoir accueillir des navires de plus 22 000 EVP : 3 grues capables de traiter des Malacca Max devraient être opérationnelles d’ici fin 2019. Si le transbordement est important, CSP Spain parie sur le trafic export-import et développe les connexions avec l’hinterland. Les portes d’accès au terminal de Valence ont été transférées afin de permettre l’aménagement des voies ferrées. L’objectif est de pouvoir constituer des trains de 750 m de long. Le groupe table sur le développement du trafic ferroviaire avec le port sec de Saragosse, opéré par le groupe, et souhaite doubler sa capacité, qui passerait de 165 000 à 330 000 EVP. L’activité devrait atteindre 110 000 EVP en 2019, soit deux fois le niveau de 2017, année où l’opérateur chinois a pris en charge cette installation. La présence à Saragosse est importante à plus d’un titre. Située à 300 km du port, la capitale de l’Aragon permet de couvrir l’Aragon et la Navarre, deux régions qui font partie de l’hinterland du port de Valence. Le point faible traditionnel de cette stratégie reste le mauvais état de l’axe ferroviaire Valence-Teruel-Saragosse. Une série d’investissements menés par l’entreprise publique ADIF et le port de Valence devrait y remédier. Mais Saragosse jouit d’une situation géographique qui en fait un hub logistique au croisement des routes Nord-Sud et Est-Ouest.
Bilbao, pièce maîtresse
CSP Spain opère le port sec de Coslada à Madrid et contrôle le terminal à conteneurs du port de Bilbao (0,6 MEVP en 2018). L’opérateur chinois est en mesure d’assurer une liaison directe entre les deux terminaux de conteneurs (Valence et Bilbao), mais aussi entre ces deux terminaux et les ports secs de Saragosse et de Madrid. Aucun autre manutentionnaire ne dispose d’un tel maillage du territoire espagnol. Bilbao, principal port commercial espagnol sur la façade maritime Nord de l’Espagne, représente une pièce maîtresse de ce dispositif. En juin 2019, le groupe chinois a inauguré son terminal ferroviaire modernisé. La superficie est passée de 1,4 à 4,2 ha et 4 voies de 550 m ont été aménagées. Deux grues ARMG de dernière génération ont été intégrées. L’investissement total s’est élevé à 10 M€. Les flux devraient se développer avec la création de la Variante ferroviaire sud (VFS), un projet ambitieux porté par le gouvernement régional basque. L’objectif est de construire une liaison exclusivement dédiée au fret, qui reliera le port au futur réseau du TGV régional (« Y basque ») et, à terme, au réseau français.