La Guadeloupe tire profit de l’extraordinaire croissance du secteur de la croisière. Son trafic est passé, entre 2012 et 2019, de 160 000 à 420 000 passagers, certes grâce à 60 escales supplémentaires déportées en raison des ouragans Irma et Maria. Mais les flux attendus cette année sont à l’avenant. Pour accompagner la progression de cette activité, qui lui offre des croissances à deux chiffres depuis quelques années, Pointe-à-Pitre, baignée dans les eaux turquoise, a investi dans ses espaces d’accueil pour les adapter aux standards internationaux et a aménagé l’interface ville-port. Ses marges de progression restent élevées. Alors que la Caraïbe est la première destination mondiale des compagnies de croisière avec plus de 35 % de l’activité à l’échelle planétaire, l’archipel ne capte que 2 % des 12 millions de croisiéristes faisant escales dans les Caraïbes. Mais 50 % des croisiéristes français.
Pointe-à-Pitre a cet énorme avantage d’être tête de ligne pour les deux tiers des croisiéristes (essentiellement des métropolitains). Cependant, les croisières de simple escale, ayant donc la tête de ligne ailleurs et des passagers pas nécessairement français, progressent plus rapidement.
« Les bonnes performances s’expliquent par la densification de l’offre par les compagnies, à la fois par la hausse du nombre d’escales, l’augmentation de la taille des paquebots, l’élargissement de la saisonnalité et l’arrivée de nouvelles compagnies de transit », souligne le port. La majorité des compagnies est européenne, dont les deux « grands faiseurs du marché », MSC et Costa, qui y ont leur base. Depuis deux ans, des compagnies américaines, telles Holland America Line, Princess Cruises, West Wind, Seven Seas Cruises, pointent aussi leur nez pour des croisières premium ou de niche.
Si l’île française a du potentiel – elle reçoit moins de croisiéristes que ses voisines de La Barbade ou Sainte-Lucie – encore faut-il que les lignes aériennes depuis l’Europe aient la capacité d’acheminer le flot des passagers.