Pour préparer son projet stratégique, le Grand Port maritime de la Martinique semble avoir opté pour l’intelligence collective ou l’open innovation.
Il a organisé des séminaires de réflexion avec ses clients, son personnel, les représentants de l’État et les collectivités locales afin d’esquisser ensemble les grandes orientations. Les objectifs sont multiples. Il va s’agir de faciliter les activités de transbordement et de transformation, de développer une offre diversifiée de services à haute valeur ajoutée aux passagers, de préserver l’environnement et d’initier la transition énergétique…
Enfin, le GPM compte aussi développer le dialogue social. Cela passe par la réduction des risques, l’amélioration de la santé et de la sécurité au travail du personnel, l’amélioration de la qualité des prestations. Le port s’y est engagé dès 2017 avec une double certification QSE (qualité, sécurité et environnement) et MASE (Manuel d’amélioration sécurité santé).
Dans son projet stratégique, Fort-de-France prévoit donc de « bâtir une offre durable pour la croisière », qui passera par une forte intégration du port dans la ville. En effet, le transport de passagers continue de progresser d’année en année. L’an dernier, le GPM a ainsi accueilli plus d’un million de passagers, dont 890 000 en transit. Quant aux croisières pour lesquelles la Martinique est tête de ligne,, elles ont enregistré une croissance de 15 %, avec près de 120 000 touristes. Le transport inter-îles progresse lui aussi fortement. Le nombre de ses passagers a été de plus de 140 000, en hausse de 22 %.
12 M€ investis
Une étude réalisée l’an dernier pour le GPM a montré que les investissements réalisés jusqu’alors ont porté leurs fruits en générant des retombées économiques pour l’économie de l’île. Les 12 M€ déjà investis afin d’améliorer les infrastructures d’accueil pour les croisiéristes ont ainsi obtenu une rentabilité de 40 %, soit dix fois la norme requise pour les équipements publics.
Le terminal à conteneurs Pointe des Grives va lui aussi être modernisé afin d’assurer le développement des trafics et améliorer la logistique portuaire. Déjà un terre-plein de 3 ha avait été livré en 2016. Le GPM attaque maintenant les volets 2 et 3 de cette modernisation. Pour l’adapter à l’évolution des trafics, le quai va être allongé à 120 m. Un nouveau terre-plein de 2 ha sera aménagé et un quatrième portique viendra compléter les trois existants. L’ensemble de ce deuxième volet sera livré en 2021. Enfin, une zone logistique est prévue en arrière-port. Assortie d’un dispositif fiscal, elle permettra de mieux accompagner les entreprises dans l’import-export.
Le port va également aménager un pôle de réparation navale à proximité du bassin de radoub. L’implantation d’activités permettra de proposer aux armateurs des prestations globales et intégrées. Les premières études de marché ont été lancées par le cluster maritime de la Martinique, émanation du Cluster maritime français (CMF) établi mi 2013. Elles ont permis d’identifier 9 entreprises qui occuperont le premier village de réparation situé sur le quai Ouest, avec la clé, une trentaine d’emplois créés.
