Les investissements de La Méridionale bridés par l’inconnue de la DSP

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Première compagnie à brancher ses cargos-mixtes au courant de quai en 2017, précurseur dans les filtres à particules qu’elle teste depuis quelques mois, la sensibilité en faveur de l’environnement de la compagnie emblématique de la desserte de l’île de Beauté ne date pas d’hier… En 2014, à l’époque où la Méridionale décide d’investir dans le courant de quai, il n’y avait pas l’emballement médiatique que l’on connaît et, au final, peu d’aides publiques. Cinq ans plus tard, l’engagement de la Méridionale est unanimement salué par les élus. Si la filiale de Stef avance full speed dans la transition énergétique, elle est freinée par des considérations politiques et tactiques. Écartée de la DSP de 15 mois sur Bastia et Ajaccio, la Méridionale doit néanmoins franchir sans encombre le cap de l’OMI 2020 et espérer des jours meilleurs pour la DSP qui scellera son sort sur les dix prochaines années. « La situation de la Méridionale par rapport à la DSP déterminera les investissements environnementaux de la compagnie », ne cache pas Christophe Seguinot. Écartant le scrubber en procédé humide, qui « ne résout pas le problème des particules fines » et conscient de l’impérieuse nécessité d’innover à moindres frais, le directeur technique de la Méridionale a eu l’idée de mariniser un filtre à particules industriel.

Un trois-en-un: SOx, NOx, particules

Cette initiative pour le moins audacieuse a séduit le président Marc Reverchon qui, au terme d’une première campagne d’essais de trois mois sur le Piana, entend poursuivre l’expérimentation. « Les résultats vont bien au-delà de nos espérances avec une teneur en soufre inférieure à 0,1 %. Nous obtenons la même performance que le GNL avec une réduction de 99,9 % de particules fines et ultra fines (PM 10, PM 2,5, PM 1, NDLR) ». Moins coûteux (4,5 M€) que le scrubber humide (entre 6 à 15 M€ par navire) et moins gourmand (surcoût de 8 % en alimentation électrique des pompes), le filtre à particules présente de nombreux atouts.

« Aujourd’hui, il traite les particules fines et les oxydes de soufre. Demain, et c’est l’objet de notre deuxième test début 2020, il devrait pouvoir traiter les oxydes d’azote (NOx) afin d’avoir un système trois-en-un: SOx, NOx, particules pour avoir des résultats équivalents au GNL. Notre stratégie nous permet un investissement rapide dans les navires existants, contrairement au GNL qui nécessite une construction neuve pour des engagements financiers bien plus importants », précise Christophe Seguinot. La possibilité de garder un avitaillement en HFO (sachant que La Méridionale est astreinte à utiliser un fuel à 1,5 %), dont l’écart de prix avec un carburant à basse teneur en soufre reste important même s’il tend à se resserrer, a aussi joué. Le filtre à particules a été validé en juin par la société de classification DNV et par les Affaires Maritimes en septembre. Le Centre de Sécurité Navire de Marseille doit désormais valider le système intégré au navire. Le retrofit total du Piana est programmé l’année prochaine. Et, dans le sillage, celui du Kallisté avec deux filtres à particules logés dans les cheminées.

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