« Augmenter les volumes, c’est bien, à condition de pouvoir les évacuer »

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Vous avez réalisé une grande partie de votre carrière dans la division Transport et Logistique du groupe Bolloré. C’est cette expertise du privé que vous comptez apporter à Haropa?

Laurent Foloppe: Je connais donc bien les équipes de Haropa. J’ai eu l’occasion par le passé de participer à la promotion à l’international de la plateforme portuaire havraise. Le Havre, c’est avant tout un écosystème. Le public et le privé s’y côtoient et c’est une bonne chose. D’ailleurs, Catherine Rivoallon, la préfiguratrice du futur de Haropa vient elle aussi du secteur privé. Nous partageons une approche similaire. Mon parcours professionnel a été axé, jusqu’à présent, sur la supply chain, la logistique et de la multimodalité. Haropa écrit une nouvelle page de son histoire, celle de définir une nouvelle stratégie à 5 ans. J’arrive à un moment-clé.

Dans quelles conditions prenez-vous vos fonctions?

L.F.: Le contexte économique est plutôt favorable avec une augmentation des trafics (les trois ports ont enregistré une croissance de 5,1 % sur les 5 premiers mois de l’année, NDLR). Un plan ambitieux dans les infrastructures a été validé, parmi lesquels figure un certain nombre d’investissements financés, tels l’aménagement des postes 11 et 12 sur Port 2000, la chatière, l’extension du terminal roulier ou encore l’implantation de la filière éolienne. Les ports de l’axe Seine vivent une profonde mutation. Nous passons d’une logique d’aménageur à une vision d’entrepreneur.

Quelle est votre stratégie pour les prochaines années?

L.F.: Dans le cadre de la future gouvernance, nous sommes en train d’élaborer une feuille de route unique pour les ports de l’axe Seine. La stratégie s’articule autour de trois axes. Notre premier sujet est de mettre en œuvre des solutions globales pour que l’axe Seine soit la porte d’entrée de l’Europe. La transition énergétique est une autre priorité et elle passe par le report modal et des solutions de plus en plus décarbonées. Enfin, la digitalisation, avec l’usage des objets connectés, du big data ou de l’intelligence artificielle, sera un levier pour consolider notre développement et notre attractivité.

Quels vont être les plus gros défis à relever?

L.F.: Offrir aux clients des solutions globales. Cela passe par les dessertes terrestres, insuffisamment développées. C’est particulièrement vrai pour le ferroviaire. Je reprends volontiers à mon compte l’idée selon laquelle « la bataille en mer se gagne à terre ». Augmenter les volumes c’est bien, encore faut-il pouvoir les évacuer.

Et la logistique?

L.F.: Il faut s’inscrire dans une logique axiale et être attractif pour une logistique à valeur ajoutée. Elle sera un vecteur pour capter du trafic. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Nous devons étendre le schéma logistique à l’hinterland et renforcer le rail et le fluvial. Il faut conforter notre visibilité à l’international comme mon prédécesseur, Hervé Cornède (aujourd’hui directeur général de Soget), l’a initié. Haropa doit être capable d’attirer de nouveaux flux mais aussi de récupérer des trafics à destination de l’Hexagone.

Bio Express

Laurent Foloppe a effectué une grande partie de sa carrière dans la division Transport et Logistique du groupe Bolloré, notamment en tant que directeur de l’activité supply chain Europe puis de directeur des filiales du groupe sur l’océan Indien à La Réunion et Mayotte. Il également dirigé l’agence Bolloré Logistics du Havre (400 salariés) puis de la région Normandie (700 salariés) avant de prendre la direction du département « implémentation et solutions » au sein de la direction commerciale Europe du groupe.

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