Quand la transition technologique devient réalité portuaire

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« En prenant le risque d’investir lourdement dans les technologies les plus modernes, le port de Rotterdam va être une source d’inspiration pour ses concurrents car il va faire monter d’un cran les exigences des utilisateurs et des clients portuaires ». En une phrase, Bret Greenstein a résumé tout l’enjeu contenu dans la révolution digitale.

Le vice-président d’IBM pilote la plateforme Watson loT, les capteurs embarqués dans la quasi-totalité des objets génère une telle masse de données que le big data ne suffit plus pour les analyser, d’où le recours à des systèmes d’intelligence artificielle,

Avec deux programmes lancés, la coopération entre le port néerlandais et IBM a déjà pris forme sur le terrain. Opérationnelle en traitant 1,2 million de données par jour, une plateforme IoT recueille un ensemble d’indications hydrométriques et métrologiques à travers à un réseau de capteurs installés dans le port: tirant et niveau d’eau, vitesse des vents, salinité des eaux, visibilité, courants…

« Elle devrait permettre de réduire les temps d’attente et d’optimiser l’amarrage et les délais de chargement et déchargement des marchandises », prévoit l’autorité portuaire.

Le « Container 42 » a aussi pris le large le mois dernier. Ce conteneur intelligent, doté de panneaux solaires, va pendant deux ans récolter moult informations (température, vibration, bruit, pollution de l’air, humidité, inclinaison, etc.).

Le programme s’accompagne de l’une des applications de demain les plus en vue, celle du « jumeau numérique ». Les moindres faits et gestes de ce conteneur, y compris de son environnement, pourront être simulées numériquement par le système. Tout pourra être observé, prévu et donc prévenu. Première étape avant de l’élargir au navire, dont le parcours pourra être entièrement simulé.

Chantier de longue haleine

Concrètement, avec son cloud IoT, Rotterdam entend créer une connexion en temps réel entre ses installations et les navires. L’équipement en capteurs sur les 42 km de longueur du port, a déjà commencé. Toutes les données recueillies sont logées dans le cloud. Le port néerlandais pense ainsi pouvoir minimiser les temps d’attente, déterminer le meilleur endroit et moment d’amarrage, de chargement et de déchargement des marchandises, etc. D’une meilleure gestion des espaces, il espère pouvoir augmenter sa capacité d’accueil et donc de ses revenus.

Dans les cartons, de nombreux projets sont aussi promis à prendre forme ces prochaines années, notamment dans le cadre de l’initiative « SmartPort » menée avec des instituts de recherche. La mise en place d’une blockchain pour le secteur logistique est à l’étude, tout comme un système de « truck platooning », où les camions circuleraient les uns derrière les autres dans le port d’une façon complètement automatisée. Un système qui promet une circulation plus fluide, plus sécure, moins énergivore et impactant pour l’environnement.

Au global, le port néerlandais a prévu d’investir plusieurs dizaines de millions d’euros sur plusieurs années. Outre son partenaire privilégié IBM, Rotterdam a recours aux prestataires de services informatiques Cisco, Esri et Axians. « Les nouvelles technologies permettront d’économiser quelque 80 000 dollars par heure », anticipe le port de Rotterdam.

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