Avec son plus large estuaire d’Europe, sa longue remontée vers les terminaux de la métropole et ses coûts de dragage conséquents, le Grand Port maritime de Bordeaux est en quête de solutions. Le défi est environnemental (le débit d’étiage diminuant au fil des ans) et commercial (la taille des navires grandissant). L’équipement en 2020 d’une drague GNL, dotée d’un système par injection d’eau, va offrir de premières solutions mais sur le long terme, le port de Bordeaux a lancé, en partenariat avec des pôles de recherche scientifique, une modélisation hydrographique en 3D de l’estuaire. Débuté, il y a deux ans, soutenu par l’UE et inscrit dans le contrat de plan État-Région, le projet « Gironde XL3D » donne ses premiers résultats. « À partir d’une dizaine de premiers capteurs de hauteurs d’eau, on peut d’ores et déjà faire des simulations numériques et des prévisions », indique Michel Le Van Kiem du département Innovation au GPMB. En multipliant les capteurs (température, turbidité, salinité de l’eau…), la simulation gagnera ensuite en précision.
« Elle permettra de mieux anticiper les besoins de dragage et donc les coûts, mais aussi de draguer plus efficacement selon les zones avec moins d’impacts environnementaux, de simuler les tirants d’eau, d’accueillir des navires de grande taille », liste le responsable. Le modèle, en open source, sera transposable dans d’autres ports.