Selon l’organisation représentant les industriels de la chimie (900 entreprises, 1 300 établissements, 165 000 salariés en France), le mode fluvial ne capterait que 4 % des trafics de la filière à l’échelle nationale et 6 % dans le bassin Rhône-Saône. L’étude
Les objectifs de l’étude étaient clairement définis. Il s’agissait de réaliser un « état des lieux exhaustif » de la filière chimie au sein d’une région qui reste le principal pôle de production chimique en France, où les flux transportés sont principalement structurés entre la région Paca et le pôle lyonnais, centre de gravité de la filière régionale, mais encore d’identifier les leviers et les freins, recenser et quantifier les flux logistiques de la filière pouvant faire l’objet d’un report modal.
Sans surprise, le transport routier capte 52 % des 8,6 Mt transportées dans le bassin, principalement du vrac liquide ou solide, respectivement à hauteur de 50 et 19 %. Le potentiel fluvial a été estimé à 410 000 t dont 285 000 t pour les flux maritimes (conteneurs et isotank). Le potentiel de report modal est compris entre 580 000 et 650 000 t. L’analyse des flux s’est doublée d’études de cas auprès d’industriels de façon à évaluer leur appétence au mode fluvial. L’idée étant d’aboutir à un diagnostic succinct susceptible de déboucher sur un schéma de transport alternatif incluant le maillon fluvial.
4,4 Mt par route
Et maintenant, quelles actions pour favoriser la croissance des trafics fluviaux de produits chimiques dans le bassin? À court terme est prévue la promotion dès cette année du mode et de Medlink Safe auprès des industriels et l’accompagnement des chargeurs dans des tests de transport fluvial entre 2020 et 2025. Le développement de l’offre passera aussi par la mise en œuvre d’une offre fluviale spécialisée dans les matières dangereuses et une plateforme logistique spécialisée intégrant des capacités de stockage, des services logistiques et ferroviaires, une escale fluviale. Autre sujet évoqué: le renforcement de l’offre fluviale de conteneurs maritimes et la fiabilisation de l’interface maritime.
« La chimie fait office de précurseur », note Marjorie Jouen, adjointe au délégué interministériel au développement de l’axe portuaire et logistique Méditerranée-Rhône-Saône. L’idée est d’élargir cette réflexion à d’autres filières comme les céréales et le BTP dans la perspective de l’élaboration du schéma d’intermodalité de l’axe qui doit être présenté à la fin de l’année.
* Réalisée entre avril et décembre 2018 par les cabinets CTS et M2impulsion auprès de 34 chargeurs, de neuf acteurs de la chaîne de transport et de sept organismes institutionnels