Le projet comprend la réhabilitation des deux ports, l’amélioration du réseau routier, l’aménagement d’une voie ferrée rapide et la construction d’un train spécifiquement dédié au transport de conteneurs, la modernisation des raffineries de Minatitlan et Salina Cruz, la rénovation d’un oléoduc et la construction d’un gazoduc. En combinant plusieurs modes de transport, il se veut ainsi une alternative au passage, coûteux, par le canal de Panama. Le projet inclut aussi la réhabilitation d’une centrale éolienne propriété de l’entreprise d’État d’électricité.
Préférence nationale
Le corridor viendra s’appuyer sur la Zone économique spéciale lancée par le prédécesseur du nouveau président. L’isthme lui-même va être déclaré zone franche, avec une réduction du taux de TVA et de la fiscalité.
Les premiers aménagements démarreront à la fin de cette année. « L’objectif est qu’à partir de 2020, le corridor puisse faire concurrence en termes de coûts et de temps aux autres options de transport interocéanique », a souligné le président mexicain. Les financements seront uniquement mexicains pour des raisons de souveraineté. « Aucun appel ne sera lancé auprès d’entreprises étrangères ». Les entreprises mexicaines, en revanche, seront sollicitées afin d’abonder les subsides apportées par l’État. En contrepartie, leurs investissements bénéficieront de conditions fiscales. Le président mexicain compte engager 8 milliards de pesos dès cette année (370 M€ dont 70 millions pour les infrastructures des deux ports).
L’isthme de Tehuantepec est une région sensible du Mexique du fait de la forte proportion de populations indiennes. Le président s’est engagé à une vaste consultation avant le démarrage des travaux, et notamment auprès des communautés indigènes.
