L’année 2017 avait été un exercice porteur avec 21 unités livrées pour une valeur de 1,2 Md€. Continuant à grignoter des parts de marché au niveau mondial, les chantiers navals néerlandais ancrés sur cette niche captent désormais plus de 32 % du total des commandes mondiales (29,2 % en 2017 et 21,6 % en 2016). Outre ces navires luxueux de plus 30 m, le secteur a par ailleurs livrés 17 navires de plus petite taille ainsi que deux yachts à voile.
L’avenir se présente aussi sous de bons auspices. Le carnet de commandes comporte 60 navires, dont 13 de ces palaces flottants. La valeur de ce portefeuille est estimée à 4,1 Md€, selon l’organisation professionnelle Netherlands Martime Technology, avec un coût moyen qui a atteint 86 M€ sur l’exercice 2018 contre 57 M€ en 2017. « La valeur moyenne enregistrée l’année dernière s’avère un record, ce qui confirme l’extrême degré de sophistication de ce type de navires et la capacité des constructeurs néerlandais à répondre aux attentes de gens fortunés », se félicite Jeroen Sirag, directeur en charge de l’export auprès de l’association professionnelle Hisma Holland Yachting.
Portés par cette conjoncture, les investissements dans les chantiers navals néerlandais ont redoublé ces derniers mois. En association avec Feadship, le constructeur Royal van Lent vient ainsi de rendre opérationnel un nouveau site à Amsterdam sur une surface de 5 500 m2, dédié à l’assemblage et à l’entretien des unités les plus grandes.
De même, Royal Huisman a récemment mis en exploitation un nouveau site près du port d’Amsterdam. Pour sa part, Amels, filiale du groupe Damen, a annoncé l’agrandissement de ses installations à Flessingue afin de mettre en service une seconde unité de production. Le groupe affiche un carnet de commandes de 25 super-yachts.
Les opérations de croissance externe sont aussi stimulées. Oceanco a par exemple repris ce mois-ci les chantiers navals de Heerema Fabrication Group (HBG) situés à Zwijndrecht. Ce site était hors d’exploitation depuis l’année dernière après sa fermeture par HBG, victime de la crise dans le secteur offshore.
Les principaux clients des chantiers néerlandais sont originaires du Moyen-Orient et des États-Unis et dans une moindre mesure d’Asie. Au niveau mondial, cinq pays dominent le marché de la construction de super-yachts. L’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas s’accaparent les trois premières marches mondiales, devant les États-Unis et le Royaume-Uni.