« Le Lyon-Turin doit être terminé au nom du progrès »

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Quelle est la position de votre groupe sur ce chantier dont il est question depuis des décennies?

Ignazio Messina: Ce chantier essentiel est inscrit dans le projet du corridor Ten-T. Faire une analyse des coûts et bénéfices comme l’a fait le gouvernement – sans parler de la méthode contestable – sur une partie partielle du projet n’a aucun sens. Le troisième couloir, qui fait partie du corridor Rhin-Alpes, est aussi essentiel pour toute la région du Nord-Ouest italien et le port de Gênes, avec des retombées à la fois sur le trafic de passagers et de marchandises.

Peut-on réellement estimer l’impact économique du Lyon-Turin?

I.M.: Grâce au nouveau tracé et à sa ligne d’inclinaison, des trains plus longs et plus lourds pourront circuler, ce qui devrait baisser le coût du transport même si tout dépendra de la politique tarifaire adoptée par les groupes ferroviaires. En principe, nous devrions gagner plus de flux en provenance de l’Europe centrale du Sud et ils transiteront par les ports de la Ligurie.

Vous considérez la posture politique du Mouvement 5 Étoiles pénalisante pour les entreprises?

I.M.: Les décisions relatives aux grandes infrastructures doivent être prises dans l’intérêt général d’un pays, de son économie, son développement et avec une vision d’avenir. Je me demande si la Chine a réalisé une analyse des coûts-bénéfices pour lancer ses nouvelles Route de la Soie, qui coûtent nettement plus cher que le projet Ten-T. Elle a considéré qu’il s’agissait d’un chantier essentiel pour le développement du pays et a été capable enrôler des dizaines de pays tiers…

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