Dominique von Orelli, responsable du fret maritime mondial chez DHL Global Forwarding :« Sans une expertise et un réseau, pas de compétitivité »

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Quel regard portez-vous sur les mouvements en cours dans votre secteur et les nouveaux acteurs qui y font incursion?

Dominique von Orelli: Le marché du freight forwarding en général et du fret maritime restent très fragmentés. Les 6 leaders possèdent ensemble 33 % des parts de marché. À première vue, n’importe qui peut devenir expéditeur de fret, car ce sont des structures légères, où vous avez uniquement besoin d’un téléphone et d’un ordinateur. Ce qui éveille naturellement les intérêts, à commencer par les acteurs mondiaux de l’e-commerce qui envisagent leurs propres installations et développent leurs solutions logistiques. Or, dans un processus d’expédition, il y a bien d’autres choses à prendre en compte que le seul envoi d’un point A à un point B, comme les formalités administratives, les réglementations, l’acheminement, la consolidation, l’enlèvement et la livraison… Il vous faut un réseau mondial et des infrastructures physiques dans toutes les régions.

Sans une expertise et un réseau approprié pour la consolidation du fret, vous ne parviendrez pas à être compétitif. Nous améliorons en outre sans cesse nos itinéraires de fret pour pratiquer les meilleurs prix pour nos clients.

Les transitaires numériques ne sont pas non plus une menace?

D. von O.: Nous suivons de près leurs développements. La numérisation apporte un nouveau niveau de transparence au marché. C’est une opportunité à la fois pour faciliter le quotidien de nos clients – et nous exploitons déjà ces solutions pour le suivi et la traçabilité, les devis et les réservations en ligne, etc. – mais aussi pour nos équipes, dans l’opérationnel, pour accélérer le traitement des formalités, par exemple le dédouanement durant le transport. Notre système de gestion des documents, qui fonctionne dans plus de 45 pays, couvre déjà 90 % de tous les envois aériens et maritimes. Nous l’utilisons tous les mois pour traiter quelque 3 millions de documents de fret, dont à peu près 75 % entièrement numérisés.

Quelles sont vos ambitions dans le maritime dans ce contexte?

D. von O.: Si les 6 leaders sur le marché du transport de fret possèdent 33 % des parts de marché, nous avons encore de la marge. Du point de vue maritime, la situation est un peu différente. Nous observons une consolidation depuis des années maintenant. Il y a une surcapacité constante sur le marché. De plus, les réglementations, telle que celle sur le plafond de soufre, posent de nouveaux défis. Néanmoins, nos clients sont en demande de solutions plus écologiques pour réduire leur propre empreinte carbone. En tant que transporteur, on se doit d’y répondre, quelles que soient les contraintes.

Le champ de bataille pour le contrôle du fret se jouera-t-il sur l’offre numérique?

D. von O.: Elle sera de plus en plus importante. Cependant, elle ne fait pas tout. Vous aurez noté que les plateformes d’intermédiation développent des infrastructures car nos activités sont encore très manuelles. La numérisation améliore les process mais l’humain est décisif. La clé de ce métier repose sur une bonne combinaison entre des solutions numériques innovantes et du personnel expérimenté.

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