Dans les Hauts-de-France, la coordination interportuaire s’appuie sur l’association Norlink Ports, qui rassemble depuis fin 2016 les ports intérieurs de la région, le Grand Port maritime de Dunkerque et les ports du Détroit, Boulogne et Calais. Une vingtaine de ports au total, qui ont été rejoints en 2017 par d’autres acteurs de l’intermodal: transporteurs, manutentionnaires, associations et collectivités. Et depuis 2018 par Getlink, exploitant du tunnel sous la Manche, qui constitue pour la région un port sec sur sa façade maritime.
« Chaque axe a mis en place une forme de coopération particulière, souligne Benoît Breux, délégué général de l’association Norlink Ports. L’axe Seine mène des actions de co-ordination organisationnelle (sillons ferroviaires, politiques de transport concertées). Sur l’axe Rhône-Méditerranée, Medlink Ports s’active sur les coopérations commerciales entre ports. Ici, ce qui contribue à fédérer les différents acteurs, ce sont des projets avec une forte focale business: appui à des projets d’entreprises, participation à des événements et des salons, etc. »
L’association, née du lien fluvial entre ports intérieurs et ports maritimes, s’ouvre de plus en plus au ferroviaire, ce qui se concrétise en 2019 par le rapprochement avec 2A2F, association de 35 acteurs régionaux du fret ferroviaire. Ce rapprochement préfigure l’affiliation de la 2A2F en tant que « Norlink Ferroviaire ». Côté fluvial, une démarche similaire est actuellement en cours avec le « Consortium fluvial Hauts-de France », association qui attribue notamment des prêts sans intérêts aux bateliers pour l’acquisition de matériels.
Relocaliser l’activité économique
Norlink va ainsi devenir une fédération d’acteurs de la chaîne logistique avec pour identité commune, « Norlink ». Le but reste de relocaliser l’activité économique en région, comme l’explique Benoît Breux: « Par notre fonctionnement en mode projet, nous allons naturellement inciter nos adhérents à passer par Dunkerque, Calais ou les orienter vers Getlink. Nous n’avons cependant pas vocation à s’ingérer pour écarter tel ou tel partenaire, qu’il soit belge, néerlandais ou autre ».
Tout d’abord concentrée sur le bassin fluvial du Nord et du Pas-de-Calais et la façade maritime de la mer du Nord, Norlink Ports se tourne désormais vers le Sud de la région, le département de l’Oise, par exemple, dont les ports sont à la charnière entre Norlink et Haropa, administrativement partie intégrante des Hauts-de-France mais tournés géographiquement vers la Seine et économiquement vers la région francilienne. Une situation qui pourrait évoluer avec la perspective de Seine-Nord: le canal, lien entre deux bassins fluviaux, est aussi partagé entre l’hinterland des ports de la Seine et de ceux du Nord. Avec, très certainement, une logique inter-axe à inventer?