Démarrés en septembre 2014, le trafic et les services opérés par Ekol Logistics sur le port de Sète se restructurent. Alternativ Transport (filiale du Turc), qui opère jusqu’à présent la liaison entre Izmir (port de Cesme), en Turquie, et Sète, est en proie à des difficultés financières. Son concurrent DFDS/U.N. Ro-Ro reprendra cette ligne à compter du 1er juillet. Il retire de fait une escale par semaine à Toulon et devrait positionner à Sète un second navire, capable de transporter 310 remorques par trajet.
La moyenne du trafic entre Izmir et Sète, qui a atteint 40 000 remorques par an (11 000 lors de la première année d’exploitation), avec deux escales par semaine sur des navires ro-ro, devrait passer à 60 000 remorques par an.
Au départ de Sète, le service d’autoroute ferroviaire se développe, avec quatre trains par semaine opérés par VIIA (filiale de la SNCF) vers Bettembourg, destination préférée l’an dernier à Noisy-le-Sec, pour mieux capter les flux de la Grande-Bretagne et du Benelux. Une prochaine ligne vers Gand (Belgique) est à l’étude. VIIA tracte les wagons et Ekol charge et décharge les semi-remorques, avec SPS, agent consignataire, manutentionnaire et transitaire. Les marchandises importées de Turquie sont des pièces détachées pour les constructeurs automobiles, des produits de sport (Décathlon), du textile (marques Mango, Inditex etc..) et du fret général. Une fois à Sète, leur destination est la France (50 %), l’Espagne (35 %), la Grande-Bretagne et la Belgique. « La moyenne de chargement des trains est de 50 semi-remorques par train. Les trains arrivent de Bettembourg les samedi, dimanche et mercredi. Ils repartent après un jour d’escale à Sète, sauf celui de mercredi, qui repart dans la journée », détaille Ozcan Sahan, directeur technique d’Ekol. En cas de surplus de semi-remorques, l’entreprise utilise l’autoroute ferroviaire Bettembourg-Le Boulou (Pyrénées-Orientales), un train mixte où l’opérateur peut installer une quinzaine de semi-remorques (cf. JMM 5095).
Entrepôt sous douane
Le groupe turc a lancé en 2017 Ekol France, « entité autonome, avec son marketing, six commerciaux embauchés et 25 camions sillonnant les routes françaises », insiste Ozcan Sahan. Gérée par Tugrul Sarikahya, la filiale française emploie à ce jour 35 salariés à Sète, 27 chauffeurs et 12 personnes à Paris. L’offre s’est aussi étoffée avec la création d’un service de douanes, d’une activité d’affrètement et de commissionnaire. Ekol a par ailleurs pris dans la zone portuaire un entrepôt sous douane de 1 350 m2 pour des opérations de groupage/ dégroupage. Un autre entrepôt, également de 1 350 m2, va être loué cette année sur un terrain voisin. Un investissement de 1 M€ pour Ekol France, dont le chiffre d’affaires devrait passer de 7 à 10 M€ entre 2018 et 2019. « Le trafic short sea joue un rôle important dans la distribution de marchandises en Europe, par ses liaisons maritimes directes entre la Turquie et la France, puis ses autoroutes ferroviaires entre le Sud et le Nord de l’Europe », conclut Arnaud Rieutort, directeur commercial du port de Sète.