Selon les statistiques publiées par Puertos del Estado, l’organisme public de tutelle des ports de commerce espagnols, les vracs secs (102 Mt) pèsent désormais 18,5 % du trafic portuaire total espagnol, tout en étant encore en deçà des tonnages des diverses (267 Mt) ou même des vracs liquides (181 Mt).
Pour autant, les flux sont en croissance d’année en année, quoique de façon erratique. Ainsi, en 2018, la hausse (+ 0,9 %) a été moindre qu’en 2017 (+ 10,3 %) mais les statistiques des deux premiers mois de 2019 affichent déjà une poussée à 5 %. La dynamique globale du trafic va de pair avec la mise en œuvre des investissements qui ont été concédés. À Barcelone, le groupe israélien ICL est en train de construire un nouveau terminal pour l’exportation de sel et de potasse depuis ses mines en Catalogne. L’Autorité portuaire de Barcelone (APB) a accru la profondeur du quai à 14 m afin de façon à accueillir des navires de 60 000 t. La capacité de manipulation devrait passer de 0,8 à 4 Mt.
Pas concurrentiel
À Valence, premier port en Méditerranée pour les conteneurs, les vracs secs ont traditionnellement fait figure de parent pauvre. Pourtant, en 2018, l’activité affiche une hausse de 17,8 % à 1,9 Mt, essentiellement en raison des importations de céréales (1,6 Mt). L’autorité portuaire a décidé d’élargir de 140 m la longueur du quai Sud (549 m actuellement) dédié aux vracs secs. L’appel d’offres pour les études vient d’être lancé.
À Gijón, le vieux rêve de faire du port un hub vraquier commence à se concrétiser. La société Natural Mining Resources a obtenu en février 2019 une concession (10 000 m2) pour l’importation de charbon, le mélange avec des charbons locaux et la réexportation. Le trafic d’importation pourrait atteindre 0,5 Mt dès cette année.
Les exigences environnementales contribuent, de leur côté, à donner une nouvelle impulsion aux projets d’investissements. Le 12 avril 2019, le conseil d’administration de l’Autorité portuaire d’Alicante (APA) a approuvé la version finale du futur projet de terminal de vracs secs, qui sera construit et opéré en concession par Eiffage Infraestructuras. L’APA précise que les émissions de particules dans l’atmosphère seront « totalement éliminées ». À Málaga, un système de chargement de clinker, sans impact sur l’atmosphère, doit être mis en place prochainement.