C’est le baromètre de perception des chargeurs sur le transport ferroviaire qui l’affirme: le nombre d’utilisateurs de transport combiné rail-route satisfaits du service offert augmente. Ils étaient 54 % en 2018 selon la publication annuelle d’Eurogroup Consulting contre seulement 42 % en 2017. « Le combiné rail/route est le mode qui s’est le plus amélioré en matière de qualité de service, devant le combiné fleuve-route », note le Groupement national du transport combiné (Gnt), qui est, à l’instar d’autres organisations professionnelles (Autf, TLF, etc.) partenaire de ce baromètre. Avec 29 % de clients « pas satisfaits du tout », le transport ferroviaire traditionnel est celui qui déçoit le plus, tandis que le combiné rail-route ne totalise que 12 % de mécontents. « Le niveau de satisfaction progresse pour tous les modes de transport, excepté pour le ferroviaire conventionnel qui stagne », souligne Eurogroup Consulting.
Mieux, 82 % des chargeurs placent le combiné en premier choix en cas de report modal. Devançant la hausse du prix de l’énergie et les incitations financière, c’est surtout la pénurie d’offre de transport routier disponible, citée par 53 % des chargeurs, qui pourrait les pousser au report modal.
7,5 milliards de tkm
Chaque jour, le combiné ferroviaire concerne une centaine de trains circulant en France, cumulant 7,5 milliards de tonnes-km (tkm) en 2018, soit 25 % du fret ferroviaire total. Le potentiel de croissance est encore très important, avec le développement possible de nouvelles liaisons sur des courtes distances. « Le combiné rail-route bénéficie d’un changement de paradigme, estime Aurélien Barbé, délégué général du GNTC. On disait le combiné ferroviaire adapté aux longues distances, avec des liaisons de 700 ou 800 km. Mais la distance de pertinence diminue, et l’on peut constater que la moyenne aujourd’hui est plutôt de l’ordre de 400 ou 500 km. La crise du transport routier, avec la pénurie de chauffeurs, l’explique notamment »
Les ports maritimes, point d’entrée des flux conteneurisés, bénéficient à plein du développement du combiné ferroviaire. Le Havre et Marseille-Fos sont les mieux desservis à cet égard. Dunkerque, avec Greenmodal, a récemment mis en place une nouvelle desserte à destination de l’Île-de-France, pour se connecter au réseau national de l’opérateur ferroviaire. Calais, Nantes-Saint-Nazaire, Bayonne et Sète sont aussi desservis par ce mode.
Des améliorations doivent cependant encore être apportées pour une meilleure efficacité. Si l’aide au « coup de pince » a été maintenue, la nouvelle tarification des sillons ferroviaires ne passe pas en revanche. « Elle pénalise les trains les plus lourds, ce qui est une aberration du point de vue de la congestion et ne va pas dans le sens de la massification des flux », déplore Aurélien Barbé, qui réclame auprès de SNCF Réseau une meilleure qualité de service et un respect des horaires.