Le 26 mai prochain, les Belges devront se rendre aux urnes et pas seulement pour désigner leurs 21 députés au Parlement européen, mais aussi les 150 députés à la Chambre des représentants (chambre basse du parlement fédéral), les 75 députés wallons, les 89 députés de la Région de Bruxelles-Capitale, les 124 députés flamands et les 25 députés de la Communauté germanophone…
À Anvers, la Fédération maritime n’a pas tardé à lancer un appel aux représentants politiques et prétendants aux fonctions, qui ressemble davantage à une liste de recommandations. En premier lieu, les milieux maritimes et portuaires veulent canaliser les mouvements de grèves et demandent pour cela la garantie d’un service minimum aux écluses du pilotage, du remorquage et des autres services publics concernés.
Extension des terminaux
Une autre revendication porte sur l’indépendance du pilotage, en clair, sa privatisation et, partant, la fin d’un statut de fonctionnaire. Une demande qui date de 1980… Actuellement, les pilotes de mer, côtiers et de l’Escaut dépendent du ministère flamand de la Mobilité et des Travaux publics. La fédération note que les pilotes néerlandais – un quart des effectifs – qui opèrent sur l’Escaut sont indépendants. Le remorquage derrière les écluses relève en outre du privé.
À l’adresse des syndicats, les agents maritimes font valoir une nécessaire modernisation, qui ne se conçoit pas sans une nouvelle conception de l’organisation du travail portuaire, de manière à correspondre aux évolutions qui se manifestent dans les opérations de manutention des marchandises. Autant de sujets sensibles susceptibles de générer des réactions chez les pilotes et les dockers qui pourraient prendre la forme de blocages des écluses ou de grèves.
Enfin, la Fédération se dit préoccupée par la manière dont est envisagée l’augmentation de capacités sur les terminaux à marée sur la rive gauche de l’Escaut, à proximité du bassin du Deurganckdok. Les professionnels attirent l’attention sur « le bricolage politique » et « bombe à retardement » que représenterait l’alternative proposée. Celle-ci envisage un quai de 1 600 m bénéficiant d’un accès élargi communiquant avec le fleuve mais commun avec le Deurgangdock pour préserver ce qui reste du petit village de Doel (depuis les années 2000, le village, coincé entre le port et une centrale nucléaire, s’est vidé peu à peu de ses habitants).
Une fois ce nouveau terminal opérationnel, la vie y sera très difficile, tant les nuisances seront constantes en raison de la trop grande proximité des activités, font-ils valoir. Leur crainte est alors d’assister au même scénario, qui s’est soldé tout récemment par la fermeture pendant plusieurs semaines d’un terminal sur le canal Albert, condamné par les protestations des riverains.