Mauvais présage. Le transporteur japonais, partie prenante de Ocean Network Express (ONE), marque commune née en avril 2018 de la fusion des trois plus grands armateurs nippons (NYK avec 38 % des parts, Mol et K Line, 31 % chacun), annonce en amont de ses résultats fin avril une provision de près de 600 M$ pour couvrir des pertes d’exploitation. Son déficit devrait ainsi passer de 180 M$ à 898 M$, soit cinq fois plus que prévu.
La fusion devait dégager quelque 440 M$ dès la première année. Elle se solde par un déficit deux fois supérieur, ont pilonné les analystes financiers, eux qui n’avaient pas franchement accueilli avec bienveillance la décision de fusion en 2017. Il s’agissait alors de la 4e consolidation dans le conteneur annoncée en un an (Nol par CMA CGM; Cosco et China Shipping et Hapag-Lloyd avec UASC). La plupart était en effet très critiques à l’endroit de ce mariage arrangé « entre trois structures qui avaient bien peu de choses en commun ». Ils s’interrogent désormais sur le bilan et la solvabilité des autres partenaires. « Les problèmes liés au démarrage de ONE risquent d’impacter notre résultat net à hauteur de 400 M$ pour l’exercice 2018 », avait prévenu début décembre Jérémy Nixon, le CEO du réseau.